C’est un peu comme quand tout le monde essayait de se protéger du soleil et que personne n’a réussi, normal, c’était trop tentant de faire le voyage sur le pont du bateau, les cheveux au vent et la face offerte aux embruns. Et on s’en fiche du cancer de la peau, parce que le moment était vraiment chouette.
Cassia en est, de ceux qui préfèrent le côté pile de la vie, celui dont on se fiche un peu des conséquences, mais qui vaut le coup, toujours. Leur premier album respire l’optimisme et les éclats de rire devant la machine à café dégueu, Replica est un hymne au rassemblement et à la fête. Le trio de musiciens est composé de Rob Ellis (chant, guitare), Lou Cotterill (basse) et Jacob Leff (percussions).
Un jour qu’ils fouinaient dans la collection de CD du père et du grand-père de Rob, les garçons s’enthousiasmèrent sur la diversité des musiques, leurs richesses et leur pouvoir d’unicité, c’est alors qu’ils prirent leurs instruments et créèrent cet album, ode à l’amour et au partage.
Si le printemps est un petit été balbutiant, alors Cassia incarne l’été assuré, les responsabilités en veille, les lendemains qui chantent et le petit-déjeuner sur la terrasse. Les rythmes bien balancés font se dandiner et essayer les entrechats dans le salon (j’ai viré la table basse l’année dernière).
Britons grandis sous les pluies d’Angleterre, ils ont le soleil dans leurs instruments, et l’authentique retenue des buveurs de thé bien élevés. Ils fusionnent les djembés caribéens et les cordes pincées à l’ombre, sombrero sur les yeux, orteils en éventail. Et c’est un délice. Au soleil.
Il serait trop facile de dire "mouais, c’est leur premier album, il y a des erreurs de jeunesse", c’est comme dire qu’un troisième album qu’il est celui de la maturité… Franchement, à mes yeux, Replica est parfait, il a la fougue de la jeunesse et la fraîcheur des premières fois.
Et ça fait du bien, bordel ! Parce que ça donne aussi envie de pousser des cris et de dézinguer ces enfonceurs de portes ouvertes, ça donne des envies de thé à la menthe et de nage en eau vive. Et puisqu’au fond rien ne dure vraiment, profitons-en. Haut les cœurs ! Faisons de nos jours des carnavals ! Quoi ? On dit des carnavaux ?