Encore un auteur français à suivre, encore un auteur que je ne connaissais pas et que j’ai découvert grâce à un ami qui m’en a parlé. Nicolas Koch est un ancien archéologue qui s’est reconverti dans l’édition et l’écriture depuis une dizaine d’années. Tout d’abord à travers des essais historiques puis des romans et nouvelles. Il aime mêler ses intrigues à divers contextes historiques, dont celui du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis dans son dernier ouvrage, Un fruit amer, un thriller à l’atmosphère étouffante. Un fruit amer est publié aux éditions De Saxus, une maison d’édition créée l’an dernier.
L’histoire se déroule dans le Comté de Woodbridge en Alabama en 1963. En pleine ségrégation raciale, le Ku Klux Klan répand la terreur au nom de la suprématie blanche alors que la communauté noire fait entendre sa voix pour obtenir plus de droits. C’est dans ce contexte explosif qu’un fait divers va mettre le feu aux poudres.
Un matin, le corps d’une jeune blanche violée et battue à mort est retrouvée dans les bois. Elle n’est autre que la fille d’un riche entrepreneur de la région qui est lui-même membre du Ku Klux Klan.
Qui a bien pu la tuer ? Pour les autorités, cela ne fait aucun doute : c’est l’œuvre d’un noir. Peu avant le drame, la victime avait écrit au FBI car elle craignait pour sa vie. Le bureau dépêche alors sur place l’un de ses agents afin de tirer l’affaire au clair. Ce dernier va découvrir qu’elle a été tuée et il va se retrouver au cœur de la haine des hommes, face à une vérité dérangeante.
Mon métier, je suis enseignant en Histoire-Géographie fait que j’ai une affection particulière pour les polars historiques. Ici, l’ouvrage, au-delà de sa dimension policière répond particulièrement à mes attentes puisqu’il s’appuie sur un contexte historique, la ségrégation aux Etats-Unis dans les années 60, parfaitement maîtrisé par l’auteur.
Car quand je précise que j’aime les polars historiques, cela signifie pour moi qu’il faut que cette dimension historique joue un rôle important dans le livre et qu’elle ne soit pas qu’un élément décoratif. L’auteur prend d’ailleurs bien le temps d’installer ce contexte historique pour bien imprégner le lecteur autour d’une bonne dizaine de personnages qui vivent dans le village.
Evidemment, dans tout bon polar historique, il faut aussi une intrigue captivante qui pousse le lecteur à trépigner d’impatience pour connaître la vérité. Et là aussi, on peut dire que le pari de Nicolas Koch est réussi car le suspense fonctionne bien.
L’intrigue est bien menée, construite autour des personnages dépeints au fur et à mesure par l’auteur qui joue un rôle plus ou moins important. Tous ont des choses à cacher, des secrets bien gardés et des relations compliquées. Au cœur du livre se trouvent le racisme et le Ku Klux Klan. Un Ku Klux Klan qui fait régner la terreur, nous offrant quelques pages particulièrement violentes mais toujours réalistes.
Alors voilà, Un fruit amer s’avère donc être un très bon polar historique que j’ai particulièrement apprécié, venant d’un auteur que je vais dorénavant suivre avec un œil attentif. Je vous invite vivement à le découvrir pour vous faire votre propre idée, sans prendre le risque d’être déçu. |