Soixante-douze minutes de traversée des pépites du label Partycul System, dix-sept artistes et trente-deux musiciens se partagent les titres de l’album Ultima triplex, pour le plus grand bonheur de nos ouïes étonnées et de nos filaments coagulés.
Ultima Triplex est un vertige, une expérience liquide et sensorielle dans laquelle la frontière n’est qu’un concept et l’autre une aventure. Les titres sont tantôt une expérience acoustique remettant en question l’utilisation réelle des ustensiles et la définition du mot musique.
Mutine, aphrodisiaque, sinistrement délicieuse et bien roulée, la ligne musicale de l’album est un tortueux sentier où zombies décrépis côtoient anges délicieux. Ultima Triplex instaure la margarita de minuit obligatoire à la pleine lune (nus évidemment) et le batifolage en sandales un sport olympique.
Des Etats-Unis à la France, en passant par l’Allemagne (sans Anguéla) et la Belgique, les artistes se croisent hors des sentiers battus et bannissent l’asservissement des pixels. Ah, qu’il est bon de se laisser porter par ces vénérables fluides hors sols, qu’il est doux de se laisser flotter juste au-dessus de ce qui nous dépasse, à peine retenu dans la réalité par un banjo western ou une guitare folk !
Un an, il a fallu un an de travail pour réunir ces génies du son, ces modeleurs d’acoustique sur une galette. Il y a les guitares orientales de Simon Manoha. Regarder l’eau salée sécher sur ses épaules. Il y a les cymbales éthérées de We Are Ocean’s Gay Flowers. Ecouter les mouettes se disputer. Il y a la pop effarouchée de Vitaphone. Danser sous la pluie. Il y a la balade romantique de Trikorder 23. Pleurer son absence. Et il y a tous les autres : The Beatnik Stellar Blues, 4tReCk, Immaterial Possession, Michel Bertier, Julien Doigny, chevo lélé, Feu Robertson, navel, Oui Mais Non, Lena Circus, Supersoft, Xela Zaid et Ryan Choi.
Ultima Triplex a sa propre vie, ce qui fait son unicité. Il nous rappelle des moments passés et ce que nous pouvons encore accomplir. Il transcende, il évolue, l’album est la musique. Sauvage.
"Les lois de nos désirs sont des dés sans loisir" (Robert Desnos)
Partycul System a 20 ans. Moi aussi. Depuis hier déjà.
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