Comédie dramatique d'après un roman de Valérie Zenatti, adaptation et mise en scène de Dyssia Loubatière, avec Florian Choquart, Christiane Cohendy et Jeanne Disson. Jacob est le fils de Madeleine. Cet enfant qui, il y a encore quelques temps à Constantine, faisait avec ses frères des ricochets face à la mer. Années 40. La guerre arrivant, il est mobilisé puis très vite se retrouvera à servir les forces françaises en Provence.
Et puis il y aura Louise, rencontrée dans un cabaret à Collioure, avec qui il vivra ses premiers émois amoureux. Mais, envoyé au front, il verra mourir ses camarades de caserne et devra affronter toute la cruauté de la guerre.
Pendant ce temps, Madeleine a décidé d'aller voir son fils et lui apporter des provisions pour l'aider à tenir le coup. Trimballée de bureaux en casernes, elle apprendra finalement qu'il est de l'autre côté de la mer.
En adaptant le best-seller "Jacob, Jacob" (2014) de Valérie Zenatti, Dyssa Loubatière se montre très respectueuse du roman pour, semble-t-il, ne pas oser s'en affranchir. Elle se focalise, et c'est déjà pas mal, sur la direction (magnifique) des trois interprètes sensibles qui donnent aux mots de Valérie Zenatti une petite musique qui sonne juste.
Christiane Cohendy incarne avec maestria une Madeleine poignante qui, avec ses paniers de victuailles, se lance dans un voyage épique par amour pour son fils. Jeanne Disson sans effets superflus est une émouvante Louise. Tandis que Florian Choquart joue Jacob, ce jeune homme de 19 ans, avec gravité et naïveté. Tous trois sont parfaits.
Le texte, d'une belle écriture, montre tout le paradoxe de ces juifs d'Algérie, chassés de l'école mais incorporés dans l'armée, et décrit une de ces histoires de guerre initiatiques et déchirantes dont la mise en scène de Dyssa Loubatière fait ressentir toutes les émotions.
Une sobriété évocatrice qui rend ce récit particulièrement touchant.
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