Réalisé par Mikhaël Hers. France. Drame. 1h47 (Sortie le 21 novembre 2018). Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Amanda Stacy, Ophelia Kolb, Marianne Basler, Jonathan Cohen, Greta Scacchi et Nabiha Akkari. Tout paraît sympa et sans problème dans la vie d'Amanda, 7 ans, même si elle ne connaît pas son père. Sandrine, sa mère, lui achète un Paris-Brest tous les deux jours et ne vit que pour elle. David, son oncle, est très proche d'eux.
Le Paris décrit par Mikhael Hers a un côté bobo mai pas trop. David fait bien du vélo, mais il élague les arbres et reçoit des touristes pour un propriétaire qui pratique le "airbnb à grande échelle.
Pas de quoi, objectivement, faire une heure trente de film... Sauf qu'on est dans le Paris post-Bataclan et que ce qui s'est passé une fois peut se reproduire à nouveau... et transformer la vie de David et d'Amanda.
Après "Memory Lane" et "Ce sentiment de l'été", qui parlait déjà d'un deuil à faire, Mikhael Hers réussit encore à créer la bonne atmosphère avec des personnages tous bienveillants, mais jamais gnangnans.
Il ne faut pas se cacher qu'il faudra à un moment sortir les mouchoirs et en faire provision... On pourrait presque dire que le réalisateur invente une espèce de mélo moderne. Un mélo par petites touches et jamais racoleur.
Le "couple formé par Vincent Lacoste et la petite Isaure Multier est très juste et le vieux routier des écrans qu'est déjà Lacoste ne cabotine pas devant elle qui ne cherche pas à lui voler la vedette.
On l'a dit lors des précédents films de Mikhael Hers : il sait diriger ses acteurs et leur donner à tous de vrais rôles. Ici, par exemple, on retrouvera avec infiniment de plaisir Greta Scacchi perdue de vue depuis presque autant que son personnage a disparu de la vie de David.
"Amanda" de Mikhael Hers est un film qui fait du bien dans les limites qu'il s'est donné. Son paradoxe, c'est qu'il traite concrètement de grands sujets abstraits, ce qui finit par les relativiser, voire les désamorcer.
On le recommandera chaudement à tous ceux qui doivent affronter un drame car on sent chez Mikhael Hers une délicatesse qui console.
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