Opérette d'Albert Roussel, mise en scène Pascal Neyron, direction musicale Dylan Corlay, avec Marie Perbost, Fabien Hyon, Marion Gomar, Charles Mesrin, Marie Lenormand, Romain Dayez, Lucile Komitès, Aurélien Gasse et Till Fechner accompagnés par l'Orchestre des Frivolités Parisiennes. La Compagnie Les Frivolités parisiennes a exhumé des limbes opératiques "Le Testament de tante Caroline", une opérette des années 30 composée par Albert Roussel, dont ce fut la seule incursion dans ce genre, sur un livret de Nino (alias de Michel Veber célèbre librettiste et parolier en son temps).
L'argument classique, universel et intemporel, tient en la cupidité et la rapacité des héritiers, en l'espèce, celles de trois nièces qui lorgnent sur le magot de la tante honnie pour avoir fait fortune dans la galanterie. Mais celle-ci a laissé un testament désignant le fils d'une de celles-ci né ou à naître, avec un an pour le présenter. Alors que faire lorsque l'enfant ne paraît pas ?.
Ressortant davantage à l'opéra-bouffe par le traitement satirique de la thématique de la cupidité successorale et le grotesque caricatural des personnages, la partition s'avère atypique notamment par sa structure en deux actes, avec un intermède-entracte instrumental, dont le premier occupant les deux tiers du temps est consacré à l'exposition, l'intrigue et le dénouement moliéresque se télescopant dans le second, l'importance du texte parlé et l'absence d'airs ou refrains marquants, de ceux à reprendre en choeur et qui restent en tête.
Cela étant, Pascal Neyron y pallie par une mise en scène s'appuyant sur les conséquents dialogues parlés et opte pour le registre de la comédie de boulevard teintée de farce apppuyée par la scénographie allègre et astucieuse de Caroline Ginet.qui, avec les costumes de Sabine Schlemmer, opère une recontextualisation dans les années 60.
Sous la direction efficace de Dylan Corlay qui, de surcroît, dispense l'oraison funèbre du prologue consistant en l'inhumation dans la fosse... d'orchestre, les 27 musiciens* de l'Orchestre des Frivolités parisiennes accompagnent avec vaillance les émérites chanteurs-acteurs.
Ainsi divertissement assuré avec les trois soeurs hautes en couleurs - Marion Gomar, mezzo-soprano, en
idiote hystérique avec son mari pleutre (Charles Mesrine, ténor), Lucile Komitès, mezzo-soprano, en NAP épouse d'un matamore cavaleur (Aurélien Gasse, baryton) et Marie Lenormand, mezzo-soprano, en bigote virée diaconesse - mises au pas par un notaire à l'allure d'un Colombo version chic (Till Fechner, baryton-basse) et un médecin noceur (Romain Dayez, baryton).
Et le délicieux couple d'amoureux ancillaires à la Peynet, la soubrette et le chauffeur, interprétés par la soprano Marie Perbost et le ténor Fabien Hyon.
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