On y est dorénavant habitué, parcourir un ouvrage des éditions Métailié c’est à chaque fois partir pour des contrées littéraires lointaines, souvent sud-américaines. Avec Les deux vies de Sofia, c’est un auteur brésilien que je découvre, Ronaldo Wrobel, avocat vivant à Rio de Janeiro, auteur de plusieurs romans, dont Traduire Hannah, publié aux éditions Métailié.
L’histoire du roman de Ronaldo Wrobel se déroule dans l’Allemagne hitlérienne autour de deux adolescentes. Ronaldo vit à Copacabana avec sa grand-mère Sofia qui est née en Allemagne et a émigré au Brésil à la fin des années 30. Un jour, il reçoit un coup de téléphone d’une banque de Hambourg qui recherche une certaine Sofia Stern pour lui remettre un héritage et décide de s’y rendre. Mais Sofia, qui n’en fait qu’à sa tête, veut partir avec lui.
Dans un cahier mystérieux trouvé au fond d’une armoire, on découvre en parallèle le Hambourg des années 30 et l’amitié de deux adolescentes inséparables. Klara, très douée pour le dessin, devient créatrice de mode et connaît un grand succès au bras d’un jeune officier nazi, qui l’abandonnera de façon dramatique pour faire un riche mariage.
Sofia, fille d’un accordeur de piano aveugle et juif, devient chanteuse de cabaret, un peu trafiquante de drogue et reine de la débrouillardise, et tombe amoureuse de Hugo, le frère de Klara, un anarchiste opposant au régime nazi.
Les deux jeunes femmes survivent dans le chaos de l’arrivée d’Hitler au pouvoir, au milieu de passions, de trahisons et de problèmes d’argent, sans jamais oublier l’amitié qui les lie. Deux femmes, deux vies et deux époques nous sont proposées dans cet ouvrage. Du Brésil à l’Allemagne, Ronaldo Wrobel nous délivre une superbe histoire d’amour et d’amitié autour d’un triangle de personnages attachants.
Profondément romanesque, l’ouvrage de Ronaldo Wrobel balaie une intrigue tragique au travers de l’Allemagne Hitlérienne. Les deux vies de Sofia est un livre dans lequel on entre confortablement, que l’on traverse avec un immense plaisir de lecture et qui ne manque ni d’humour, de rebondissements et de péripéties. C’est au final ce que l’on pourrait appeler facilement une petite pépite de lecture. |