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Francis Gendron  juin 2019

Réalisé par Francis Gendron. France. Documentaire. 1h23 (Sortie le 19 juin 2019).

Il y a deux ans, Rebecca Zlotowski racontait dans "Planetarium" l'histoire d'André Korben, un brillant producteur français jeté en pâture aux Allemands en 1942 après avoir été injustement condamné pour escroquerie. On y retrouvait avec plaisir Emmanuel Salinger dans le rôle de Korben.

Dans "Natan, le fantôme de la rue Francoeur" de Francis Gendron, finie la fiction, l'évocation elliptique d'un rêve cinématographique devenue un cauchemar. André Korben cède la place à celui qui l'a inspiré, Bernard Natan, celui qui redressa la société Pathé, en fit la gloire dans les premières années du parlant sous le nom de Pathé-Natan.

Un peu austère, ne cherchant en rien le glamour, le documentaire de Francis Gendron a le grand mérite de raconter scrupuleusement l'aventure du cinéma français par l’intermédiaire de l'une des personnes qui en a fait une industrie, qui reste à ce jour la deuxième au monde, certes loin derrière Hollywood, mais qui donne à la France l'un de ses spécificités par rapport à ses voisins européens.

Car c'est grâce à quelques individus visionnaires, parmi lesquels Bernard Natan, que le cinéma français a pris son élan et bon an mal an continue d'exister vraiment contrairement aux cinématographies moribondes italiennes, allemandes ou anglaises. S'il y a une production, une organisation de la profession, des salles pour accueillir les films, c'est grâce à des gens inventifs comme Bernard Natan.

Hélas, celui qui permit la naissance de grands films de Raymond Bernard, comme "les Croix de bois" et "Les Misérables", était né en Roumanie et son vrai nom était Natan Tannenzaft.

Quand au milieu des années 1930, le cinéma français s'effondre victime de la crise économique, avant que l'État organise la profession comme elle l'est aujourd'hui, avec notamment un système d'aides publics pour amortir les pertes, il fallait désigner des boucs-émissaires qu'on soupçonnait de s'être enrichis en pratiquant de la "cavalerie" budgétaire.

Natan était tout trouvé. Brillant, mis en avant par ses innovations et le redressement de la société Pathé, avec l'émergence des studios de la rue Francoeur, il incarnait ces "métèques" du cinéma français si "subtilement" croqué par "l'élégant" Paul Morand dans "France-la-doulce".

Condamné à 4 ans de prison en 1939, il est déchu de la nationalité française par les autorités de Vichy et "libéré" pour être envoyé à Auschwitz en 1942. Peu de temps en avant, la sinistre expo "Le Juif et la France" l'avait mis en avant dans sa partie "Les Juifs, maîtres du cinéma français".

Cet homme passionné, père de deux jumelles, qui a fait rayonner le nom de Pathé, notamment grâce aux actualités sonores "Pathé Journal", fut l'emblématique victime de toutes les mesquineries, jalousies et rancoeurs qui sont la face noire de cet art du rêve qu'est le cinéma.

"Natan, le fantôme de la rue Francoeur" de Francis Gendron brasse toute cette matière sans forcer la polémique : il rend hommage à un homme dont l'importante contribution au cinéma français ne fait aucun doute et qui n'a pas besoin d'être "réhabilité" mais plutôt de ne plus être injustement oublié quand on dresse la liste de ceux qui ont construit la grandeur du septième art mondial.

 

Philippe Person         
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