"In your own time we’ll dance in the moonlight, Smoke like a freight train and fuck like a dog, don’t be scared if I tell you I love you, I’ll be good to you and then I’ll be gone."
"In your own time, you’ll drink something evil, sing like an old crow and worship the land"
"This dead bird wants the wings he can’t recall, a weak preacher standing with a song to sing"
En ce mois de juin, difficile d’échapper à deux très beaux disques. Celui faussement apaisé de Bill Callahan (Shepherd in a Sheepskin Vest) et celui qui nous intéresse ici, de Calexico avec Iron & Wine. Une collaboration entre le groupe originaire de Tucson, en Arizona et Sam Beam alias Iron & Wine qui n’a rien d’une surprise puisqu’un premier EP (In The Reins) en commun est sorti il y a maintenant 14 ans. Et même si les musiciens se sont parfois retrouvés : Sam Beam a chanté en 2008 sur Carried to Dust (2008) et Edge of the Sun (2015), tandis que Joey Burns est apparu sur The Shepherd's Dog en 2007 de l’eau est depuis passée sous les ponts. Leur discographie respective s’est étoffée en très bien ou en parfois moins bon, mais le titre pourrait être comme une référence à toutes ces années...
Ensemble, ils marient les paroles et la musique du chanteur et guitariste acoustique Sam Beam avec le noyau musical de Calexico : Joey Burns (guitare, chant) et John Convertino (batterie...) et avec les contributions du trompettiste Jacob Valenzuela, du guitariste Paul Niehaus, du pianiste Rob Burger et du bassiste Sebastian Steinberg.
Les titres sont composés en majorité par Sam Beam (hormis "Midnight Sun" par Joey et John Burns, et Outside El Paso de manière collective). Ils permettent à Calexico de s’éloigner de l’Europe pour retrouver ses racines américaines.
Years to Burn est une histoire de paysages sonores, d'écoute réciproque, de partage, de désirs communs, de musiques et de voix entremêlées, d’une véritable qualité d’écriture, d’envies d’emmener leur musique vers une magnifique aventure. Years to Burn ne signifie pas que Calexico joue du Iron & Wine ou inversement. Juste une superbe musique folk qui atteint son acmé dans le triptyque The Bitter Suite ("Pájaro", "Evil Eyes", "Tennessee Train") qui représente une fusion parfaite de tout ce que les deux groupes sont capables de faire. Et si certaines mauvaises langues diront que ce Years to Burn ne possède pas la même intensité qu’ In The Reins, disons qu’il n’y a plus vraiment d’effet de surprise, ce disque est un véritable régal...