"Sleep soft, my child, now softly sleep ; My heart is woeful to see thee weep." Lady Anne Bothwell's Lament David Herd (poème en exergue de la partition des trois Intermezzi opus 117)
Si François Chaplin retourne à Brahms, comme pour, d’une certaine façon, boucler la boucle : son premier enregistrement était déjà consacré au compositeur allemand, c’est pour retrouver : "le caractère passionné de ses Rhapsodies et leurs accents de tendresse (...) la nostalgie de l’amour non partagé, la solitude de l’homme mais aussi l’apaisement que procure la nature qui me touchent".
Chaplin se montre tout à fait à l’aise dans cette musique. Sous ses doigts coulent les mélodies, le spleen, les moments de tension, la passion, le tragique et les douleurs (ces fameuses "Wiegenlieder meiner schmerzen"), la rêverie. "Autant de thèmes romantiques qui résonnent (en lui) depuis toujours…".
On imagine aisément toute l’affection que doit porter le pianiste pour cette musique déchirante et exaltante pour ces pièces, à l’écriture complexe et recherchée, condensées sublime de l’écriture de Brahms, testament pianistique, ni vraiment classique ni vraiment romantique, à la fois tourné vers le passé, en particulier Beethoven, et vers l’avenir, vers Debussy.
Il y a une profonde émotion qui surgit de cette interprétation d’une belle pureté avec beaucoup de sobriété, et, qui au bout du compte montre tout le monde intérieur du compositeur.