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Ettore Scola  août 2019

Réalisé par Ettore Scola. France/Italie Comédie dramatique 2h07 (Sortie version restaurée le 21 août 2019 - 1ère sortie 19 août 1987). Avec Vittorio Gassman, Fanny Ardant, Stefania Sandrelli, Philippe Noiret, Andrea Occhipinti et Ottavia Piccolo.

Multi récompensé aux David di Donatello, l'équivalent italien des Césars, "La Famille" d'Ettore Scola est sans doute le champ du cygne de la comédie à l'italienne, qui succéda au néo-réalisme et pendant plus de vingt-cinq ans enchanta les cinéphiles du monde entier.

Alors que la télévision italienne version Berlusconi s'apprête à tout emporter sur son passage, les grands maîtres du cinéma italien allument leurs derniers feux. Pour Scola, "la Famille" constitue une somme, l'apothéose d'une carrière parsemée de grands films comme "Drame de la jalousie", "Une journée particulière" ou "Nous nous sommes tant aimés".

Dès que résonnent les premiers accords de la musique jazzy et mélancolque d'Armando Trovajoli, une musique qu'on a dans la tête pour tout le film, on sait qu'on est parti pour un voyage roboratif au cœur du 20ème siècle.

Une porte s'ouvre alors : et apparaît toute une famille habillée 1990 pour une photo avec le nouveau-né à côté du patriarche, qui a les traits de Vittorio Gassman, et qui seront bientôt ceux de ce petit-fils en langes.

Dès lors, on ne sortira jamais du grand appartement romain de cette famille composée majoritairement d'intellectuels, à part entière ou ratés.

Tout tourne autour de Carlo, le nouveau-né de la photo, et de son amour pour deux sœurs, Adriana (Fanny Ardant) et Béatrice (Stefania Sandrelli). Brillante concertiste, Adriana choisira sa carrière et laissera Carlo à sa sœur.

C'est ainsi que se perpétuera cette famille bourgeoise, se transformant et s'agrandissant au gré des événements historiques et des changements sociaux.

Certes, les bruits du monde sont atténués dans ce lieu clos, mais ils affectent tout de même l'ordre des choses dans cet intérieur dont la décoration évolue dans chaque plan vers une modernité un peu plus subie qu'acceptée.

Dans "La Famille" d'Ettore Scola, on se laisse guider par un scénario sans failles, reprenant tous les éléments et nombre de personnages qui firent la grandeur de cette comédie à l'italienne.

On peut parier qu'ils seront rares ceux qui émettront des réserves sur ce cinéma très écrit, utilisant le moindre détail du passé pour le recycler dans le futur, donnant à chaque acteur un rôle consistant et le réservant aux meilleurs interprètes transalpins, et aux amis français comme Philippe Noiret pour un dîner polémique avec Vittorio Gassman.

Pourtant, on peut aujourd'hui, à tête reposée, trouver ce cinéma extrêmement bien fait et indéniablement riche en rires et en émotions, trop bien fabriqué et quelquefois étouffant.

Cet appartement romain photographié admirablement sent quand même un peu le renfermé et l'on se dit que les paillettes et le strass berlusconiens ne pouvaient que l'emporter pour un public qui préfère désormais les desserts très colorés et très sucrés aux entremets préparés pour les enfants trop sages des générations passées.

Il souffle ainsi sur "La Famille" d'Ettore Scola une vraie nostalgie frappant les vaincus de l'histoire, les perdants du "miracle économique" qui balaie les intellectuels, dont les cinéastes italiens, souvent plus lettrés et raffinés que leurs collègues français, étaient les ultimes avatars.

On verra ou reverra ce beau film avec peut-être un sentiment de "fin d'une époque" dont on n'avait pas conscience lors de sa sortie.

Plus jamais aucun cinéaste ne sera ensuite capable de faire de pareilles œuvres, des œuvres presque tchekhoviennes qui ont l'audace cinématographique de ne pas vouloir être que de simples divertissements.

 

Philippe Person         
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