Monologue conçu et interprété par Paco Balabanov d'après le pamphlet éponyme de Marc-Edouard Nabe. Depuis son premier opus "Au régal des vermines" qui, en 1985, avait secoué le landerneau littéraire en l'inscrivant immédiatement dans le registre du pamphlet radical et de la provocation brutale, puis, au fil des ans, avec ses libelles dont la teneur "mal-pensante" l'ont exclu de toute visibilité médiatique, Marc-Edouard Nabe n'a rien perdu de sa plume explosive tirant à vue sur tout ce qui bouge.
Sa poche venimeuse est toujours prolifique et ses crocs loin d'être élimés continuent à se planter dans le gras du consensualisme, le ventre mou de la bien-pensance et le jarret du politiquement correct.
Le mouvement dit "des Gilets Jaunes" lui donne l'occasion d'enfourcher ses récurrents chevaux de bataille placés sous obédience bakouninienne et, en mars 2019, il lance une nouvelle grenade dégoupillée intitulée "Aux rats des pâquerettes" qui explose à la tête du lecteur.
Et clôt le débat de savoir si les "GJ" constituent un épiphénomène de la crise de la démocratie, les révolutionnaires du 21ème siècle ou des "beaufs envieux" aux revendications petites-bourgeoises. Inutile de préciser ce pour quoi Nabe a tranché.
Dans un seul en scène aussi inspiré que jubilatoire, et avec un ton unique qui appelle le rire, jaune bien évidemment, le comédien Paco Balabanov en livre les morceaux choisis par lequel, entre vitupération bernhardienne, fustigation bossuetienne et harangue crue au souffle hugolien, l'impénitent "nabot" se livre à un dézinguage en règle des manifestants, des politiciens, des philosophes, de la police, des médias, du showbiz et même d'une célèbre enseigne suédoise. Belle prestation que d'agiter, avec la rigueur burlesque qu'il appelle, ce poil à gratter de l'extrême et des extrémismes.
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