Comédie d’Alec Coppel, mise en scène de Benjamin Guillard, avec Didier Bourdon, Audrey Fleurot, Dominique Pinon, Bernadette Le Saché, Jennie-Anne Walker, Didier Brice, Guillaume Briat, Jérôme Anger, Grégory Quidel et Clotilde Daniault.

La comédie policière revient résolument sur le devant de la scène boulevardière notamment avec des opus anglo-saxons des années 1950-1970 tel "Jo" du dramaturge australien Alec Coppel qui bien qu'écrite en 1958 n'a pas pris une ride sur son pouvoir comique d'autant que Benjamin Guillard en présente, avec une mise en scène survitaminée, une efficace adaptation rafraîchie.

La partition satisfait aux codes de ce registre, notamment le caractère loufoque de l'intrigue et des personnages, que l'auteur pimente avec un jeu de cache-cache tant du cadavre que de son identité et une inattendue mise en abime.

En effet, le coupable, auteur de comédies à succès ayant entrepris d'écrire dans le genre du policier, commet un meurtre par inadvertance, celui du maître-chanteur qui le harcelait, et qui s'avère résulter d'une méprise dès lors le corps de celui-ci a déjà été retrouvé.

Dès lors ce ne sont pas les portes qui claquent, et le décor de salon moderne conçu par Jean Haas n'en manque pas, non pour cacher l'amant mais pour un défilé de savoureux pieds nickelés.

Ainsi une délicieuse et écervelée belle-mère "séries addict" (Bernadette Le Saché), un ami avocat (Jérôme Anger), un entrepreneur de maçonnerie "pro de chez pro" (Didier Brice), des patibulaires (Guillaume Briat et Grégory Quidel), une agente immobilière à l'accent québecois (-Jennie-Anne Walker) et ses clients héberlués (Clotilde Daniault et Jérôme Anger).

Et, en tête de gondole, un épatant trio jouant à fond la carte du genre. Dominique Pinon campe avec un humour distancié un inspecteur de police ahuri hybride de Colombo et du Clouseau de la Panthère rose.

Survoltée, Audrey Fleurot révèle une belle nature comique en épouse virevoltante aussi superficielle que haute en couleurs en sus avec les costumes bigarrés de Valérie Ranchoux-Carta, auprès de laquelle Didier Bourdon, magistral, s'avère presque sobre dans le sur-jeu de rigueur en criminel involontaire embarqué dans une folle, et toujours contrariée, course vers l'impunité.

Donc divertissement assuré.