"Les Nocturnes de Chopin ne chantent pas la nuit ; ils chantent le silence de l'âme quand celle-ci se replie sur elle-même." Jean-Yves Clément.
Les Nocturnes de Chopin c’est la voix, celle du bel canto magnifiée par l’harmonie. C’est la suggestion de l’âme. Pour le pianiste Bruno Rigutto, l’expression personnelle du son, au-delà même de la conception intellectuelle d’une œuvre est absolument fondamentale.
Quarante ans après un premier enregistrement qui ne manquait pas d’âme, Bruno Rigutto revient à cette musique, à la fois comme une nécessité et comme l’aboutissement d’une vie de recherche musicale. Un aboutissement qui sonne comme une affirmation de soi, d’une vérité intérieur. Et chez le pianiste Français, c’est beau et profond.
Il y a toujours, ce même sens de l’équilibre dans le jeu de Bruno Rigutto, assez proche de celui de Maurizio Pollini, la même envie d’un phrasé totalement clair, où chaque note prend toute son importance et ses résonnances, la même façon de mettre en avant l’harmonie et l’expression poétique des mélodies, cette pureté mélodique et harmonique.
Comme le rappelait André Gide : "La première erreur des virtuoses vient de ce qu'ils cherchent surtout à faire valoir le romantisme de Chopin, tandis que ce qui me paraît le plus admirable chez lui, c'est la réduction au classicisme de cet indéniable apport romantique". Peut-être moins de passion pour plus de sensibilité.
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