Seul en scène humoristique écrit par Benjamin Tranié et Zaïd Sahebdin et interprété par Benjamin Tranié dans une mise en scène de Zaïd Sahedbin.

 C'est la dernière journée de ce vieux resto d'autoroute "Le dernier relais" qu'une grande enseigne de fast-food va racheter. Le temps d'une ultime tournée, les habitués et les autres vont venir une dernière fois autour du comptoir que le patron tient depuis une trentaine d'années.

Dans la même veine des chroniques truculentes qu'il anime sur Radio Nova, Benjamin Tranié, en collaboration pour l'écriture avec Zaïd Sahebdin, s'est composé une singulière galerie de personnages qu'il incarne à tour de rôle avec une énergie phénoménale et un timing parfait.

Du pilier de bistrot, ivre en permanence, au personnage de beauf qui l'a rendu populaire à la radio, le comédien avec un vrai talent n'hésite pas à grossir le trait pour faire ressortir la poésie et le pittoresque de chacun, quitte à user parfois d'un langage fleuri ou même carrément graveleux. C'est quand il est plus proche d'un argot à la Michel Audiard qu'il se révèle particulièrement efficace et savoureux.

Dans une scénographie réussie de bistrot d'atan, Benjamin Tranié, tout de noir vêtu, montre une belle facilité pour passer d'un personnage à l'autre avec hardiesse et une euphorie communicative, tenant la scène sur un tempo élevé avec une belle maîtrise.

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'hésite pas à se lâcher dans un show survitaminé efficacement mis en scène par Zaïd Sahebdin, écrit avec une plume bien trempée au vitriol, quitte à choquer. On sera plus sceptique sur la nécessité de tirer à vue tout au long du spectacle sur des vedettes à l'image déjà sérieusement écornée.

Il est beaucoup plus intéressant quand il évoque les années 80 ou se lance dans une jubilatoire chorégraphie. Au final, on apprécie la générosité de cet étonnant trublion à l'esprit potache avec cet humour très noir qui n'est pas sans rappeler certains humoristes célèbres.

Un spectacle ébouriffant qui décape et se révèle aussi rafraichissant que roboratif.