Cet arbre est au milieu d’un pays étrange et envoûtant, c’est un voyage. Un univers organique. L’Arbre rouge, nouveau projet en tant que leader du saxophoniste Hugues Mayot rassemble d’excellents musiciens : Théo Ceccaldi au violon et à l’alto, Joachim Florent à la contrebasse, Sophie Bernado au basson et Valentin Ceccaldi au violoncelle, comme si on assemblait un quatuor à cordes avec un quintet à vent. Un choix d’instruments qui lui permet, un vrai dialogue chambriste, un son d’ensemble d’abord intriguant puis totalement bouleversant, un travail sur les modes de jeux, les tessitures, les timbres, sur les rapports entre eux.
Hugues Mayot utilise un langage entre musique jazz et contemporaine, une écriture alliant musique écrite et musique improvisée. Un espace qui laisse le champs libre aux musiciens, une terre d’expression, de couleurs et d’intentions, de nuances et de contrastes (rythmiques, harmoniques et mélodiques).
Le rythme est au centre de ce disque. Qu’il soit inspiré des musiques des pygmées, répétitif, transcendantale, il sera alors une sorte de base, ou qu’il tombe en cascade entre les instruments, il servira alors de maillage. En découle avec les trames mélodiques une véritable force, quelque chose de captivant, pas forcément facile d’accès mais qui dégage quelque chose, des plaques rythmiques, mélodiques et harmoniques qui se superposent, une sorte d’interpénétration foisonnante. On a l’impression d’être submergé par des vagues successives, des états d’introspection ou d’explosion.
L’Arbre rouge, c’est beaucoup de poésie ("La timidité des Cimes", "En Souvenir d’Une Terre", "Inside The Mirror"...), un peu de rêve et d’imagination qui appelle à de multiples réécoutes. Un disque qui touche, magnifique.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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