Pas plus le jour que la nuit
(Polydor) octobre 2019
Un nouvel album d’Alex Beaupain est toujours pour moi un évènement en soi. J’aime cet artiste depuis ses débuts, j’adore tous ces albums, particulièrement celui écrit pour le sublime film de Christophe Honoré, Les chansons d’amour. J’ai donc pris grand soin d’écouter son nouvel album, Pas plus le jour que la nuit, qui m’a immédiatement enchanté.
Et c’est déjà son sixième album que nous propose Alex Beaupain, trois ans après Loin, son précédent album. Cet album est l’un des plus personnels que l’artiste est produit mais paradoxalement, c’est aussi le moins autobiographique. Disque sans cordes, Pas plus le jour que la nuit est un album construit autour d’un petit nombre d’instruments.
Tous les titres ne sont pas arrangés de la même manière, mais il y a néanmoins une grande cohérence dans ce disque où les claviers sont très présents. A la réalisation, Beaupain s’est bien entouré, choisissant Sage et Superpoze, réalisant un travail de production minutieux et délicat.
Beaupain a aussi fait le choix d’écrire exclusivement ses chansons et de composer une grande partie des musiques. Seules "Poussière lente" et la chanson qui donne son titre à l’album ont été composées par son complice Nicolas Subréchicot qui avait déjà travaillé avec lui sur l’album Après moi le déluge.
Une fois encore se dégagent des titres qui composent l’album des textes soignés et raffinés. Alex Beaupain sait écrire des chansons sentimentales et personnelles, on le savait déjà mais il nous le confirme de nouveau. Le titre qui ouvre l’album, "Tout le contraire de toi", est d’une beauté sidérante quand d’autres titres comme "Orlando" et "Ektachrome" sont déchirants.
Le titre "Les sirènes" évoque avec une grande pudeur la vague d’attentats subie en France quand "Poussière lente" décrit la fin du monde. Beaupain nous parle aussi des migrants noyés en mer dans l’indifférence et des problèmes climatiques dans le monde. On trouve enfin un superbe titre en duo avec la sublime Clara Luciani.
Une fois encore, Alex Beaupain nous offre un disque dense et ambitieux que l’on écoutera longtemps, comme ses albums précédents, un disque personnel qui s’appuie sur les sentiments et l’actualité qui nous touche en plein cœur.
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