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Alain Damasio  (Editions La Volte)  avril 2019

Dans un monde pas si lointain que nous aimerions ne jamais voir émerger, les villes sont les propriétés de multinationales. Vous, moi, nous, eux, vivons heureux, enchaînés à la bague connectée nous garantissant une communication ciblée et adaptée à nos envies et nos balades favorites. Quel pied pour Big Brother.

"Je lève les yeux vers le plafond : il est insituable : il pourrait être à deux mètres ou à dix, le blanc me l’avance et me le recule, l’absorbe doucement, me l’efface."

Et puis il y a les furtifs. Ectoplasmes indistincts des angles morts et des souffles invisibles. Bien évidemment quasi impossibles à capturer du regard, encore moins physiquement. Leurs capacités de camouflage et de métamorphose étonnants en font des êtres traqués par une équipe d’élite, branche secrète de l’armée.

"Papa ! C’est fou la force de ce mot. C’est un coup de feu à bout portant avec une balle d’amour dans la bouche. Ça te dit que tu existes comme tu n’as jamais existé pour personne. C’est un appel qui happe le présent pur, il t’avale. Il t’oblige à être ici. C’est le premier mot qui sort un jour des lèvres de ton bébé et qui veut dire "lié". Deux. Fonduensemble. Plus jamais seuls. L’unique mot absolument plein de la langue."

Alain Damasio a la plume intense et le verbe recherché dans Les furtifs, dernier roman issu de son imaginaire philosophico-révolutionnaire. Autour de la quête épique d’un père persuadé que sa fille n’est pas morte, elle a réussi à entrer dans le monde des furtifs, Lorca livre un combat contre sa société où personne ne vous fiche la paix. Entre les réclames et les offres exceptionnelles, la publicité se fait racoleuse et les conversations privées rares.

Les villes, rachetées par des multinationales, sont le théâtre de pompes à fric, où une société hiérarchisée semble encroûtée dans des habitudes d’assistanat et de routines numériques. Je pense même qu’il n’y a plus de poux dans ce monde, trop vilains. Alors que nous serions tentés de penser que cette aliénation ne nous touchera jamais (esprit gilet de la contestation oblige), le fil des pages reflète le confort d’une société de contrôle. Pas de décision, pas de responsabilité.

Au-delà d’une quête d’un père pour retrouver sa fille, l’auteur nous plonge dans une société pas si farfelue que ça, les travers des réseaux sociaux poussés à l’extrême, le désengagement politique mis à nu et le pouvoir des trébuchantes au-dessus de tout.

Typoète, Alain Damasio crée des typographies pour caractériser les voix de ses personnages. Non seulement il nous épargne de trop longues descriptions et des quiproquo nuisibles, mais il ajoute une valeur graphique à son roman. Manquait plus que le son, qu’il nous livre dans un album annexe.

"Dans l’histoire humain, la réponse au bruit a été le rythme. Dès l’origine. Elle a été la musique comme thème et harmonie, forme à reconnaître dans une trame où l’identique peut revenir, peur se retenir. D’où les répétitions et les variations, d’où cette forme si belle ; la ritournelle".

Inventif, polyphonique et criblé de néologismes, Les furtifs est un roman d’anticipation politique passionnant, entre dénonciation du capitalisme et société de contrôle. Etourdissant de complexité.

"On peut couper en deux un arbre qui a fait repousser ses bourgeons et ses feuilles deux cent cinquante printemps de suite avec une tronçonneuse à essence en huit minutes. On peut abattre un jaguar qui court à 90 km/h dans une savane en un dixième de seconde et avec une seule balle. Qu’est-ce que ça prouve de nous ? Qu’on sait stopper le mouvement ? Qu’à défaut d’être vivants, nous voudrions nous prouver qu’on sait donner la mort ?"

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "La Horde du Contrevent" du même auteur


Nathalie Bachelerie         
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# 2 août 2020 : Une petite pause s'impose

Le mois d'août arrive. Sans les festivals, l'actualité culturelle sera plus calme mais nous serons toujours là pour vous tenir compagnie chaque semaine notamment sur Twitch. Commençons par le replay de la Mare Aux Grenouilles #8 (la prochaine sera le 29 août) et bien entendu le sommaire habituel.

Du côté de la musique :

"Pain olympics" de Crack Cloud
"Waiting room" de We Hate You Please Die
"Surprends-moi" de Cheyenne
"Nina Simone 1/2" le mix numéro 20 de Listen in Bed
Interview de Bruno Piszczorowicz autour de son livre "L'ère Metal"
"Noshtta" de L'Eclair
"Moderne love" de Toybloid
  "Les îles" de Benoit Menut
"Echange" de Brussels Jazz Orchestra, Claire Vaillant & Pierre Drevet

Au théâtre :

chez soi avec des comédies blockbusters at home :
"Lady Oscar" de Guillaume Mélanie
"La vie de chantier" de Dany Boon
"Post-it" de Carole Greep
"Mon meilleur copain" de Eric Assous
"L'ex-femme de ma vie" de Josiane Balasko
"Un point c'est tout" de Laurent Baffie
et de l'eclectisme lyrique avec :
"L'Ange de feu" de Serge Prokofiev revisité par Mariusz Trelinski
les antipodes stylistiques avec "L'Enfant et les Sortilèges" de Maurice Ravel par James Bonas et "Dracula, l'amour plus fort que la mort" de Kamel Ouali
et le concert Hip-Hop Symphonique avec des figures du rap et l'Orchestre Philharmonique de Radio France

Expositions :

en virtuel :
"Warhol" à la Tate Modern de Londres Exhibition Tour avec l'exhibition tour par les commissaires et et 12 focus
"Plein air - De Corot à Monet" au Musée des impressionnismes de Giverny
avec l'audioguide illustré ainsi qu'une approche en douze focus
en real life :
"Le Monde selon Roger Ballen" à La Halle Saint Pierre
"Otto Freundlich - La révélation de l’abstraction" au Musée de Montmartre
"Turner, peintures et aquarelles - Collection de la Tate" au Musée Jacquemart-André
"Harper's Bazaar, premier magazine de mode" au Musée des Arts Décoratifs
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
les Collections permanentes du Musée Cernushi
"Helena Rubinstein - La collection de Madame" et "Frapper le fer" au Musée du Quai Branly
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières

Cinéma :

en salle :
du vintage avec la version restaurée de "Quelle joie de vivre" de René Clément
un documentaire "Dawson City : le temps suspendu" de Bill Morrison
des films récents dans son salon :
"Hauts les coeurs !" de Solveig Anspach
"La Famille Wolberg" de Axelle Ropert
"Pieds nus sur des limaces" de Fabienne Berthaud
"Le Voyage aux Pyrénées" de Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu
"Dans Paris" de Christophe Honoré
"La promesse" de Luc et Jean-Pierre Dardenne

Lecture avec :

"Nous avons les mains rouges" de Jean Meckert
"Il était deux fois" de Franck Thilliez
"La goûteue d'Hitler" de Rosella Postorino
et toujours :
Interview de Bruno Piszczorowicz autour de son livre "L'ère Metal"
"Fleishman a des ennuis" de Taffy Brodesser-Akner
"Summer mélodie" de David Nicholls
"La Chine d'en bas" de Liao Yiwu
"La nuit d'avant" de Wendy Walker
"Isabelle, l'après midi" de Douglas Kennedy
"Les ombres de la toile" de Chris Brookmyre
"Oeuvres complètes II" de Roberto Bolano
"Un été norvégien" de Einar Mar Gudmundsson

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