Hightone et Zenzile réunis pour une tournée commune…ça c'était une riche idée. Les deux groupes, constituant quand même deux des plus grands groupes d'électro-dub français, posent leurs valises à La Cigale de Paris, pour 2 jours, les 16 et 17 novembre. Impossible pour moi de rater un tel concert.
Je me retrouve donc mercredi 16, faisant la queue dans le froid pré-hivernal parisien, comme des centaines d'autres personnes. Première constat, le public dub est définitivement un public éclectique et ouvert. On retrouve le roots locksé aux bonnes senteurs de ganja, le teufeur, le rockeur etc…Le dub étant une musique mélangeant les genres (électro et reggae grosso modo), malléable à souhait, chacun, quel que soit sa musique de prédilection, peut s'y retrouver.
J'entre dans la superbe salle qu'est La Cigale au moment où Zenzile entame son set. On se presse devant la scène pour profiter à fond du show.
Si les musiciens de dub ne sont pas déchaînés sur scène (quoi que…on en connaît), on est plongé beaucoup plus vite et beaucoup plus intensément dans la vibe, quand on observe leur visages détendus, et leurs ondulations rythmées. Le musicien paraît avant tout se faire plaisir.
Le groupe de Rouen prend possession de la scène, et pose les bases de son style : dub planant, aérien, à la basse rebondissante et aux émotions contenues.
Si le dub de Zenzile part moins facilement vers du rock pur et dur comme beaucoup de groupes actuellement, le groupe sait quand même faire jumper un public dans les règles de l'art. Les morceaux du dernier album Modus vivendi, se marient à merveille avec les titres plus anciens. Jean Gomis vient prêter sa voix sur quelques titres et met véritablement le feu.
Autant, sur disque, les morceaux reggae avec Jean Gomis au chant me lasse un peu, autant ce soir, ce sont ces titres qui ont le plus retourné la salle.
La basse hausse le ton, le batteur lâche ses coups et le public bondit comme un seul homme sur le parquet mouvant de La Cigale. Jamika (grande black au physique proche de Rokia Traoré), vient elle aussi faire quelques vocalises. Moins puissante que celle de Jean Gomis, la voix de Jamika charme par sa douceur et sa mélancolie.
Zenzile quitte la scène au bout d'une heure de concert, après avoir terrassé le public grâce à un dernier titre avec J.Gomis en guest. Très grosse impression.
C'est ensuite le tour d'Hightone.
Les lyonnais, montent sur les planches de La Cigale en vainqueurs : le public, déchaîné semble complètement acquis à sa cause.
Leur dernier album, Wave digger, a été plutôt bien accueilli par le public, bien que brouillant quelque peu les pistes de leur élecro dub d'origine.
Plus électro, moins dub, la musique d'Hightone a évolué et leur prestation live en témoigne. Une plus grande place accordée aux machines, une utilisation prédominante de samples et de sons organiques...
Une plus grande diversité pour un plus large panel d'émotions : la grande classe.
De plus, Hightone adapte ses morceaux au live.
Si on reconnaît le début de chaque titre, grâce aux samples notamment, la suite est beaucoup plus difficile à identifier. Les lyonnais transfigure leurs propres morceaux, et les rendent presque inédits. Près d'1 heure 30 de concert, et Hightone s'en va après un rappel délicieux.
Le public de La Cigale en veut plus, il gronde d'impatience, faisant une ovation au groupe. Les musiciens voudraient bien revenir, mais la direction de La Cigale leur fait comprendre que cela n'est pas possible. Si Paris permet de voir beaucoup de concerts, les normes restrictives des salles ne permettent pas une grande improvisation. On ne va pas cracher dans la soupe, mais c'est vrai que cela peut-être frustrant…comme ce soir.
Merci aux organisateurs de ce plateau électro-dub français de qualité. Un album commun Hightone/Zenzile serait apparemment en préparation…on vous en dira plus le moment venu.
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