Quasi-méconnus
chez nous (si ce n’est grâce à quelques articles dithyrambiques
de Philippe Garnier dans Rock & Folk) depuis leur formation à Los
Angeles en 1998, les Warlocks semblent tel un anachronisme
appartenir à une autre époque, affichant une éthique révolue
à l’instar de leurs alter ego des Dandy Warhols, Brian
Johnstown Massacre et autre Spiritualized (trois de leurs influences
récentes).
Groupe à géométrie variable, mené par le charismatique
chanteur-guitariste Bobby Hecksher, leur première manifestation
discographique date de trois ans avec un EP éponyme avant un premier
album "Rise And Fall" suivi l’année d’après
par "Phoenix EP" précédant l’album qui
nous intéresse ici.
Reprenant deux titres du EP ("Baby Blue" et "Stones
Heart", une première version du LP Phoenix
était sortie fin 2002 aux USA, avant de débarquer chez nous dans
un ordre différent, à la rentrée 2003, chez Mute cette
fois.
Dès la première écoute, ce deuxième album s’élève
au-dessus de tous ses précédents enregistrements et surtout de
bon nombre de ceux affiliés rock psychédélique parus ces
dernières années : le groupe déterrant un coffre magique
dont la clé semblait perdue à jamais. Côté références,
leur patronyme parle à leur place : The Warlocks fut le nom préhistorique
du Grateful Dead ainsi que du Velvet Underground, deux influences
évidentes, tout comme en témoigne "Shake The Dope Out"
ouvrant le disque, très "Sister Ray".
Du combo de New-York, le groupe garde aussi un penchant pour les textes où
perlent explicitement les références aux substances prohibées.
La voix, truffée d’effets, de Bobby Hecksher, douce, aérienne
plane au-dessus des guitares, tantôt psychédéliques tantôt
tirant vers le heavy metal appuyées par une solide rythmique donnant
au produit final une consistance rare.
Parmi les grandes réussites on notera l’irrésistible début
démontrant que BRMC n’a pas pillé que Jesus
And Mary Chain ("Shake The Dope Out" et "Hurricane
Heart Attack" ), "Baby Blue" et avant tout l’incroyable
"Cosmic Letdown", transe hypnotique d’une dizaine de
minutes, directement échappée des séances de "Come
Down".
Pour ceux qui sont passés à côté l’an dernier,
les Warlocks viennent de publier en catimini le disque le plus excitant de 2003,
faisant sans conteste passer l’excellent "Magic And Medicine"
de The Coral pour du psychédélisme de seconde zone.
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