Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Yannick Jaulin - Causer d'amour
Théâtre des Bouffes du Nord  (Paris)  octobre 2019

Seul en scène de Yannick Jaulin accompagné par les musiciens Morgane Houdemont et Joachim Florent.

Dans quelle langue parler d'amour ? Cette fois, Yannick Jaulin est revenu de l'universel au particulier. C'est de lui qu'il va parler en parlant d'amour...

Et là, la langue des origines est la bonne... Celle qui a le même mot pour dit "j'aime ma femme et j'aime ma vache", un mot qui paraît bête en français : "I t'aime" car dans son patois poitevin "i" signifie à la fois "je" et "nous"...

Tout la vie de Yannick est dans ce passage du "i" au "je" et il va l'illustrer en reprenant ses habits de conteur. Avec comme douceur contre ses emportements, la musique de Morgane Houdemont (au violon) et de Joachim Florent (à la contrebasse) qui sont là, dans un "cadre" par moment éclairé, comme la photo de la maman de Yannick en jeune mariée, avant d'avoir cinq enfants en six ans...

Il le dit, il le conte : les histoires d'amour ne sont pas toujours des belles histoires. Plus souvent des contes à mourir debout que des leçons universelles de savoir vivre.

Dans "Causer d'amour", Yannick Jaulin oscille entre le "je" et le "nous", entre l'autobiographie d'un type de soixante ans qui a vécu sa vie et aussi les histoires qui n'appartiennent pas qu'à lui, parce qu'elles ne sont pas qu'aux autres vu qu'il n'est pas né hors sol mais plutôt enraciné dans une communauté où il est autant un "je" qu'un "autre".

On le sent marqué par l'actualité et sa comptabilité sordide des femmes assassinées. Il y a dans une histoire un fameux "coq rouge" qui pourrait bien être celui qui ne maîtrise pas sa violence conjugale. Heureusement, Yannick n'emploie pas le mot à la mode, celui qui ajoute "cide" à "féminin". Si on l'a bien écouté, on sait que ce mot est hélas encore inventé par le parler dominant et qu'il n'est là que pour apitoyer et pas pour combattre.

"Causer d'amour", c'est donc risqué, c'est donc expier, avouer ses fautes. C'est aussi une catharsis, une possibilité de reprendre un autre chemin, peut-être dans la langue des origines, celle du "i t'aime" pour vivre encore - si besoin - de nouvelles aventures amoureuses où là, les mots se feront poésie courtoise, seront porteurs d'une autre espérance où l'on se caresse quand on parle, où chaque chose dite est amour et pas conflit.

Dense comme une colère qu'il faut expectorer, expulser de soi pour retrouver le cours aimable d'une vie heureuse, "Causer d'amour" n'est pas que rires et sourires. On y sent chez le conteur un besoin de se colleter avec ses passés : celui de son enfance, celui de son existence d'homme. L'un ne va pas sans l'autre pour que le présent soit de nouveau source de bonheur.

Texte profond, parcouru par une évidente douleur, "Causer d'amour" est autant un aboutissement que "Ma langue maternelle va mourir et j'ai du mal à parler d'amour". Jouer les deux textes ensemble est pour Yannick Jaulin la garantie d'un équilibre en passe de devenir une harmonie. S'ils sont indépendants, et n'impliquent pas d'être vus obligatoirement tous les deux, il paraît pourtant souhaitable de les voir dans la foulée, et en commençant par "Ma langue maternelle".

Au bout du conte... on y trouvera deux fois plus de plaisir !

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=