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Kiyoshi Kurosawa 

Réalisé par Kiyoshi Kurosawa. Japon/Ouzbekistan/Qatar. Drame. 2h (Sortie le 23 octobre 2019). Avec Atsuko Maeda, Ryô Kase, Shôta Sometani, Tokio Emoto et Adiz Radjabov.

Valeur sûre du cinéma nippon, Kiyoshi Kurosawa est surtout connu pour ses films fantastiques parmi lesquels un certain nombre a pour thème les "fantômes".

Ce n'est pas le cas d'"Au bout du monde" qui est sans doute l'une de ses oeuvres les plus personnelles et qui ne se rattache aucunement au cinéma de genre.

S'il a déjà tourné à l'étranger, qu'on se souvienne de son film français "Le Secret de la chambre noire" avec Olivier Gourmet, c'est la première fois qu'il confronte des acteurs japonais avec une réalité extérieure, en l'occurrence l'Ouzbékistan et ses villes phares, Samarcande et Tachkent.

Son héroïne, Yoko, anime une émission à visée culinaire et touristique à la télévision nipponne. Partout dans le monde on a ce genre de programme dans lequel une jeune femme charmante et toujours souriante découvre les spécialités d'ici et ailleurs, visite les criées, s'intéresse aux pêcheurs et aux techniques de pêche, parcourt les marchés, etc...

Souriante, professionnelle, elle sait faire le "job" sans s'y impliquer plus que ça et qu'elle soit à Tokyo ou à Samarcande a priori ne la touche en rien. C'est pour elle une routine bien huilée et ses problèmes n'ont trait qu'au planning des tournages et à ses rapports avec son équipe.

Mais, imperceptiblement, l'éloignement du Japon, l'impossibilité de communiquer avec ses proches et le poids du pays visité se mêlent pour aboutir chez elle à une véritable crise existentielle.

Dans son célèbre essai, "Fous de l'Inde", le psychiatre Régis Airault décrit l'effet pathogène qu'à l'Inde sur certains voyageurs occidentaux. Il en déduit que voyager s'avère dangereux et peut déclencher des délires et des maladies. "Au bout du monde" de Kiyoshi Kurosawa pourrait être l'illustration cinématographique de ce que décrit Airault pour une Japonaise perdue au coeur de l'Ouzbékistan.

Dans ce qui constitue le basculement du film, Yoko est en effet littéralement seule dans les villes ouzbeks. Dans un grand bâtiment d'architecture mi-soviétique mi-orientale, un Palais qui fait office d'hôtel de ville, Yoko déambule sans son équipe de tournage. Elle y assiste à des scènes assez étranges puisqu'elle n'en perçoit plus le sens. Elle y découvrira des chanteurs et s'essaiera elle même à l'hymne à l'amour d'Edith Piaf.

Pareillement, elle se retrouvera au centre du marché de la capitale et se pensera poursuivie par des policiers. S'en suivra une course poursuite d'anthologie et sans autre enjeu que la description de la peur panique de la jeune femme.

De plus en plus elliptique, peu bavard, centré sur la merveilleuse figure d'Atsuko Maeda déjà héroïne convaincante de "Avant que nous disparaissions" de Kiyoshi Kurosawa, "Au bout du monde", rappellera - la légèreté en plus - les premiers films de Wim Wenders comme "Alice dans les villes " ou "Faux Mouvement".

Evidemment, Kurosawa est moins didactique façon Wenders-Deleuze dans le distingo "image temps" et "image mouvement" car le parallèle entre moyens de communiquer et moyens de se déplacer est devenu une tarte à la crème au temps du portable roi. Dès lors, c'est dans la contemplation qu' "Au bout du monde" de Kiyoshi Kurosawa trouve son aboutissement. Et quel aboutissement !

On ne dévoilera rien (ou presque) de la dernière scène sauf qu'on y entendre une version de "L'hymme à l'amour" à bloquer à jamais sa peau sur " chair de poule".

 

Philippe Person         
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