Je ne cesserai de dire que pour moi la couverture d’un ouvrage est essentielle pour un nouvel auteur s’il veut espérer que les lecteurs se penchent sur son livre. Pourquoi ? Car sans savoir de quoi parle l’ouvrage, elle permet, tout comme le titre, de donner envie de se plonger dedans. C’est comme cela que je fonctionne depuis bien longtemps et je n’ai que rarement été déçu par mes choix.
Alors voilà, dernièrement, je me suis aventuré dans le premier ouvrage d’un jeune écrivain vivant et travaillant en Belgique qui m’a attiré avec une carte ancienne et un titre qui invite au voyage. Géographe de formation, enseignant en histoire-géographie et passionné par les livres, il n’en fallait pas moins pour que je me lance dans la lecture de ce Planiphère Libski publié aux éditions de l’Olivier. J’y ai découvert un très bon premier roman, rocambolesque et cocasse à l’humour irrésistible. Auteur à suivre donc, un de plus.
A 26 ans, après avoir terminé de brillantes études de philosophie, Théodore James Libski ne sait plus quoi faire de sa vie. Par dépit, ou bien peut-être par obéissance, il accepte le marché que lui propose son père, haut fonctionnaire des Nations-Unies : prendre part à une expédition qui va parcourir le monde à la rencontre des espèces animales migratrices.
Il s’embarque donc sur l’Izoard, un bateau à l’équipage haut en couleurs, un navire dans lequel les scientifiques y côtoient des artistes et différentes personnes originales. Ensemble, ils visiteront les côtes flamandes, l’Alaska, le Japon et de nombreux territoires. Ensemble, ils apercevront des phoques suicidaires, des petits poissons parasites et le dernier pigeon migrateur. Ils essuieront aussi une mutinerie causée par le végétarisme d’une partie de l’équipe, croiseront une star réfugiée sur les glaciers et suivront la trace de la plus solitaire des baleines.
Ce voyage aidera-t-il le philosophe à trouver une place dans le monde, et à guérir de son ennui existentiel ou bien cette entreprise était-elle dès l’origine vouée à l’échec ? L’observation de l’espèce animale menacée lui apportera-t-elle l’enseignement de la sagesse ?
La première chose qui nous vient à l’esprit une fois le livre terminée est que cet auteur ne manque pas d’imagination et d’humour. Son ouvrage, totalement farfelu au niveau de l’histoire et en même temps totalement maîtrisé au niveau de l’écriture nous permet de déambuler avec plaisir dans un univers très amusant tout en restant très sérieux autour de problèmes de société.
Les espèces animales rencontrées sont savoureuses, originales et drôles à la fois. Les personnages présents dans le bateau sont le fruit d’une imagination débordante de l’auteur, totalement loufoque. Et enfin, le voyage est sujet à de multiples péripéties, agrémenté de rencontres improbables avec notamment la rencontre de l’un des leaders d’un groupe célèbre des années 80 décédé il y a peu de temps.
Alors voilà, le premier ouvrage de Guillaume Sørensen s’avère être un ouvrage sans prétention sinon celle de vous faire passer un excellent moment de lecture, le temps d’une fable très drole agréable à lire. |