On ne le sait peut-être pas forcément mais avant de triompher dans l’opéra-bouffe, l’auteur de La Vie parisienne, de la Belle Helene, des Contes d’Hoffmann ou encore d’Orphée aux Enfers fut un excellent violoncelliste, on le surnommera même le "Paganini ou le Liszt du violoncelle". C’est d’ailleurs en tant que violoncelliste qu’il commença sa vie musicale dans les salons et dans différents orchestres dont celui de l’Opéra-comique.
Si c’est en 1847 qu’Offenbach créa le Concerto militaire, réputé injouable et rentré au panthéon des violoncellistes, c’est entre 1839 et 1855 que furent publiés ses cours méthodiques de duos pour deux violoncelles divisé en 6 volumes, de la lettre A à F, pièces à la difficulté croissante, pédagogiques et pensés comme des exercices à l’attention de ses élèves mais d’une grande valeur musicale.
On y retrouve un discours vif et contrasté, ce style original, inventif, un brin impertinent, varié, si léger ou dramatique et chantant. Entre expressivité et virtuosité, défi technique et musique mélodique éminemment accessible. Et de la virtuosité les deux musiciens n’en manquent pas, ni d’esprit d’ailleurs, et il en faut ici tout autant que de la virtuosité. C’est cet esprit poétique souvent, cette élégance profonde qui irrigue toute cette musique et qui la fait si attrayante.
Une complémentarité, il n’y a pas de statuts de soliste ou d’accompagnateur mais un partage des tâches, dans les timbres, une entente entre Anne Gastinel et Xavier Phillips qui met en perspective le souci d’équilibre et l’intérêt mélodique du compositeur.
Un très beau disque. On attend maintenant une intégrale de ces duos ! |