"Des millions de gens vont mourir à cause du réchauffement climatique. Des centaines de millions de gens vont devenir des réfugiés climatiques. Ces chiffres comptent, parce que ce ne sont pas seulement des chiffres, il s’agit d’individus, avec chacun une famille, des habitudes, des phobies, des allergies, des aliments préférés, des rêves récurrents, une chanson qui lui est restée dans la tête, des empreintes uniques et un rire particulier. Il est difficile de prendre en charge des millions de vies. Mais il est impossible de ne pas prendre soin d’une seule. Cependant, peut-être n’avons-nous pas besoin de nous soucier de ces millions de gens. Il nous suffit de les sauver."
Alors voilà Jonathan Safran Foer est de retour, non pas avec un nouveau roman mais avec un nouvel essai, exercice qu’il maîtrise aussi bien que le roman même si j’ai tendance à préférer ces romans, comme son dernier, Me voici, qu’on avait adoré sur Froggy’s Delight.
Après l’immense succès de Faut-il manger les animaux ?, Jonathan Safran Foer revient à la charge avec ce nouvel ouvrage, L’avenir de la planète commence dans notre assiette. Pour lui, l’élevage intensif des animaux est responsable du dérèglement climatique. L’extinction de la planète aura lieu parce que nous mangeons trop de viande.
C’est donc contre le consumérisme à tout-va que part en guerre l’auteur de Me voici. Après avoir dénoncé dans son essai précédent le traitement effroyable réservé aux animaux dans les élevages industriels, il décide de nous rappeler le poids de l’élevage dans l’émission des gaz à effet de serre. Il nous propose donc un livre sur le changement climatique, conséquence principale des gaz à effet de serre.
L’idée ici, et c’est une différence avec son essai précédent n’est plus de dire qu’il faut arrêter de manger de la viande et du poisson mais qu’il faut en manger de façon raisonnable, seule condition pour pouvoir retourner à des élevages fermiers traditionnels.
Il faut donc changer nos habitudes alimentaires, ce qui peut sembler ne pas être trop compliqué à condition d’un réel acquis de conscience de tous mais aussi de la mise en place de réelles mesures de la part de ceux qui nous dirigent. Cela nécessite aussi d’arrêter de rejeter la faute sur les autres, de dire que si nous on le fait et pas les autres (notamment la Chine) cela ne servira à rien.
Le récit de Jonathan Safran Foer mêle références et éléments scientifiques mais aussi des informations et des anecdotes personnelles et familiales. Il cherche à nous faire réfléchir, sans nous donner des leçons ni nous culpabiliser. Quelques solutions sont proposées, pas assez peut-être et c’est sûurement l’un des défauts de l’ouvrage s’il fallait en chercher un. Le récit enfin est accessible à tous, nul besoin d’être un scientifique ou un philosophe aguerri pour pouvoir en profiter.
Avec empathie, avec humour, l’auteur analyse donc les défis auxquels nous devons faire face. Parce qu’il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. Et que l’avenir de la planète commence maintenant dans notre assiette. L’avenir de la planète commence dans notre assiette est donc une lecture fortement recommandée pour ceux qui souhaitent faire évoluer notre planète vers un avenir plus radieux.
On espère maintenant retrouver très vite Jonathan Safran Foer avec un nouveau roman pour de belles lectures en perspective. |