Comédie de Philip Grecian d’après le film éponyme de Franck Capra - mise en scène de Stéphane Daurat, avec Stéphane Daurat (en alternance Jérôme Ragon), Catherine Hauseux, Sandra Honoré, Thierry Jahn, Hervé Jouval, Alexandre Letondeur et Gwenaël Ravaux. Après "Vol au dessus d’un nid de coucou", adapté du film culte éponyme des années 70 de Milos Forman, la Compagnie La Caravane puise à nouveau dans le corpus cinétique avec "La Vie est belle", archétype du film de Noël, réalisé en 1946 par Philip van Doren Stern.
Choquée par la tentative de suicide d'un de ses membres à la veille de Noël, une petite communauté de Bedford Falls prie pour son retour à la raison, voeux entendus par les autorités célestes qui dépêche un émissaire en cours en séraphisation pour accomplir cette mission.
Cette fiction romanesque ressortant au "goodfeeling movie" avec pour titre original "It's a wonderful life !" et pour bande-annonce "Wonderful news about wonderful people in a wonderful picture !", célèbre les valeurs traditionnelles de l'Amérique profonde, dont l'idéal démocratique et l'universalisme chrétien, en célébrant l'homme ordinaire bon citoyen, la petite entreprise face à la coalition politico-économique qui caractérise l'ultralibéralisme capitaliste et la solidarité.
Séduits par cette fable relatant "l'histoire extraordinaire d’un homme ordinaire" et, indiquent-ils, par sa résonance actuelle face "à l’individualisme forcené, au manque de cohésion sociale, au sentiment d'insatisfaction et à la frustration généralisée", Stéphane Daurat et Catherine Hauseux en proposent la transposition théâtrale à partir d'une version radiophonique élaborée par le dramaturge Philip Grecian.
Sur un plateau noir dépourvu de décor hors quelques éléments mobiles, noirs également, pour signifier les lieux, et avec les efficaces de lumières de Jean-Luc Chanonat pour sculpter les espaces et atmosphères volontairement non réalistes empruntant son esthétique au film en noir et blanc. Stéphane Daurat, qui a opté pour un enchaînement cinétique "ad hoc" de tableaux soutenus par des extraits de l'âge d'or de la comédie musicale étasunienne, signe une virevoltante mise en scène chorale.
Et un beau travail de troupe dispensé par cinq comédiens multi-rôles campant une vingtaine de personnages - Sandra Honoré, Hervé Jouval, Alexandre Letondeur et Gwenaël Ravaux et lui-même - qui entourent les deux principaux protagonistes, Georges Bailey et l'ange Clarence, interprétés par Thierry Jahn et Catherine Hauseux.
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