Conte écrit par Jean-Claude Grumberg et dit par Olga Grumberg. Le romancier et dramaturge Jean-Claude Grumberg, qui a utilisé le véhicule du conte populaire avec l'avatar du personnage du Petit Chaperon rouge dans un opus dramatique intitulé "La plus précieuse des marchandises".
Un format choisi, indique-t-il, "parce que raconter la vérité est impossible" qui certes commence par la formule magique consacrée "Il était une fois..." mais dont la fonction contenante opère en symétrie en raison de son ancrage spatio-temporel précis tout en comportant une morale humaniste en épilogue.
Ainsi, il était une fois, en temps de guerre mondiale, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron sans enfant vivant dans le dénuement dans un grand bois à proximité d'une voie ferrée, quand, d'un wagon de transport de bétail, est jeté un étrange et inattendu paquet.
Toujours dans la déclinaison des tropismes grumbergiens, le traumatisme de la guerre, l'antisémitisme et la Shoah, et sans maniérisme pathétique, la partition traite du sauvetage des enfants juifs que Gilles Segal a abordé dans "En ce temps là, l'amour c'était de chasser ses enfants".
Elle constitue un hommage mémoriel aux Justes parmi les Nations, les plus humbles demeurés anonymes, à ceux partis en fumée dans un ciel sans conscience ou jetés dans des fosses telles des charognes, et aux enfants, paradoxalement épargnés par leur abandon, qui sont restés dans l'ignorance de leur identité.
A la lecture, sa fille, la comédienne Olga Grumberg, dont l'émotion palpable entre en résonance avec celle du spectateur, qui porte de manière admirable cette ode à l'amour des enfants qui seul peut sauver le monde de la dévastation et l'homme de la perdition.
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