Spectacle conçu par Rae Smith d'après le roman éponyme de Michael Morpurgo, mise en scène de Marianne Elliottet Tom Morris, avec Scott Miller dans le rôle principal, 31 interprètes* et les marionnettes de la Handspring Puppet Company. L'histoire de "War Horse" démarre en août 1912 dans le Devon en Angleterre quand Narracott achète aux enchères pour 39 guinées un cheval, mi pur-sang et mi cheval de trait. La famille est pauvre et c'est l'orgueil du fermier qui a surtout motivé l'achat de ce cheval, pour remporter les enchères devant son frère.
Le fils de Narracott, le jeune Albert, se prend d'affection pour le cheval qu'il élève avec amour et baptise Joey. A la suite d'un nouveau pari de son père, qui fréquente un peu trop les bars et relève le défi de son frère, il doit apprendre à Joey à labourer en une semaine.
Alors qu'à la surprise générale, le cheval parvient à réussir à trainer une très lourde charge, les cloches sonnent soudain et annoncent l'entrée en guerre de l'Angleterre avec l'Allemagne. Dès lors, vendu à la cavalerie par le père, le cheval Joey va devenir un cheval de guerre. Et Albert, trop jeune pour s'engager ne peut le suivre...
Adapté du roman éponyme et best-seller de Michael Morpurgo par Nick Stafford et conçu par Rae Smith, "War Horse" est une immense aventure se termine à la fin de la guerre, en 1918. Pendant tout ce temps, le National Theater de Londres fait voyager le spectateur aux côtés de l'attachant cheval, d'Angleterre en France, d'abord dans l'armée anglaise, puis chez les allemands, avant d'être récupéré par les anglais par un coup du sort.
Le spectacle suit bien sûr également le parcours tumultueux du jeune Albert (formidablement interprété par Scott Miller) à la recherche de son cheval. Jouée par 30 comédiens-marionnettistes, "War Horse", dirigé par Marianne Elliott et Tom Morris, constitue une fresque prenante qui démontre la maîtrise et le talent du National Theater.
Les scènes s'enchaînent avec fluidité et vélocité, les tableaux de groupe sont admirables et les marionnettes conçues par la compagnie sud-africaine Handspring Puppet Company, incroyables de réalisme et de poésie mêlées, ingénieusement articulées par des marionnettistes qui les déplacent avec une virtuosité qui force l'admiration. C'est magnifique.
En filigrane, des chansons interprétées par Ben Murray rythment l'histoire de "War Horse" et la relie à la terre. Et tandis que les scènes défilent, un écran en forme de nuage qui surplombe l'action illustre en noir et blanc, tel un carnet de croquis (comme celui qui sera légué à Albert par le capitaine anglais à sa mort).
Succès dans le monde entier depuis plus de dix ans, "War Horse" est un spectacle total qui montre de façon impressionnante la guerre dans toute son absurdité. On y voit l'horreur des combats, les tranchées, la peur et des scènes marquantes comme cet officier allemand qui ne se reconnaît plus et tente de sauver une femme et sa fille ainsi que les deux chevaux.
A la fin d'une quête palpitante de plus de deux heures, la scène finale de cette formidable histoire d'amitié entre le jeune homme et le cheval est, pour sa part, un sommet d'émotion qui ne peut laisser insensible.
Du grand spectacle pour une histoire universelle jouée par une troupe exceptionnelle*.
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