Années Folles, Crazy Paris !
(Klarthe Records) novembre 2019
Il ne faut pas s’imaginer que la musique a disparu pendant la grande guerre : chansons revanchardes ("C’est un oiseau qui vient de France", "Les Cuirassiers de Reichshoffen"...), chansons de combat ou de propagande ("Le clairon", "Papa L’Arbi"...), chansons contestataires ("La chanson de Craonne"...), patriotiques ("Peuple chante", "Ils n’passeront pas", "Le Caïd"...), chansons de la vie quotidienne du militaire au combat ("Nous sommes les trouffions", "La roulante", "Les cantonnements"...), chansons de l’arrière ("Les mamans"...).
La musique est omniprésente, la fête aussi mais ce n’est pas si paradoxale que cela. On chante pour se moquer de l’ennemi et se donner du courage, pour se distraire ou distraire les militaires en permission, pour oublier les horreurs de la guerre, pour panser ses plaies et pour oublier.
Après la guerre on se met à rêver de nouveau, à espérer des lendemains plus doux. Nouvelle époque, place à la légèreté et à l’amusement. Que les années folles commencent ! Et cela se passe à Paris, à Montmartre ou à Montparnasse : "le nombril du monde" selon l’écrivain américain Henry Miller. Sur les bords de Marne aussi, dans les guinguettes, les bals de village. C’est une période fertile, une explosion créatrice, une ode à la vie, à la découverte et à l’insouciance, à l’idée de laisser libre court à ses envies. On danse le charleston, la rumba, le tango.
C’est cette période que Marcela Roggeri et François Chaplin ont décidé de célébrer en cette période anniversaire. Un disque, une rencontre qui est le résultat d’une amitié complice née d’une rencontre à l’occasion d’un concert à 2 pianos réunissant les deux musiciens à Buenos Aires. Forcément cela swingue, il y a de l’esprit dans ses morceaux de Francis Poulenc, de Germaine Tailleferre, d’Erik Satie, de James P. Johnson, Carlos Gardel, Angel Villoldo, d’Arnold Bax...
"Profiter de la vie, encourager la joie et l'enthousiasme" comme le précise Marcela Roggeri.
Les deux pianistes offrent une interprétation impeccable, pleine de vie, de charme et de verve. A découvrir donc !
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.