Comédie romantique de Bérengère Dautun d'après le roman éponyme de Claude-Alain Planchon, mise en scène de Stéphane Cottin, avec Bérengère Dautun et Alexis Néret. Conservant le titre original à la résonance de roman courtois de l'époque médiéval de la correspondance intime publiée par Claude-Alain Planchon, Bérengère Dautun signe la transpositon thétrale d'un biopic amoureux singulier et hors norme à plus d'un titre.
En effet, "La Dame Céleste et Le Diable Délicat" constitue une déclinaison contemporaine des thèmes de l'amour absolu, celui qui unit des âmes soeurs, et de l'amour romantique du 19ème siècle en ce qu'il comporte d'idéalisation et de passion dans une déclinaison sans équivoques, entre une dame septuagénaire et un homme de plus de trente ans son cadet.
Car elle, figure éminente de son temps comme critique du monde de la danse et femme de culture, et lui ne sont respectivement ni une cougar sur le retour ni un gigolo ou un névrosé en quête de mère de substitution pour la résolution tardive du complexe oedipien.
A la mise en scène, Stéphane Cottin pallie le risque de staticité de la partition conçue sous forme d'un récit instillé de scènes dialoguées afférentes aux épisodes significatifs de cette relation unique et pérenne par la scénographie avec d'édulcorées projections mouvantes sur pendrillons et les belles lumières en clair-obscur réglées par Marie-Hélène Pinon.
Dans l'exaltation dramatique, la prestance et le talent de Bérengère Dautun restituent avec crédibilité la figure d'une femme puissante et, face à elle, dans un registre de jeu plus naturaliste, Alexis Néret campe avec sensibilité le preux et énamouré chevalier servant. |