Comédie satirique de Marius Von Mayenburg, mise en scène de Adrien Popineau, avec Aida Asgharzadeh, Charles Morillon, Julien Muller, Cassandre Vittu de Kerraoul et Auguste Yvon. Dans le registre du théâtre contemporain et des auteurs vivants, après Fabrice Melquiot "Kids), Joe Penhall ("Voix secrètes") et Alex Lorette ("Géographie de l'enfer"), le metteur en scène Adrien Popineau porte son choix sur Marius Von Mayenburg et sa "Pièce en plastique".
Dans cet opus en forme de dynamitage du théâtre bourgeois, le dramaturge allemand décline avec une plume acérée les thèmes de la pathologie intra-familiale, les névroses de la classe des pseudo-intellectuels de gauch, le cynisme des nantis et même l'art conceptuel à travers une situation prosaïque.
Celle du recrutement d'une nouvelle femme de ménage dont, à la manière d'une variation en symétrie négative de l'inconnu du film "Théorème" de Pier Paolo Pasolini, le stoïcisme opère tel un miroir sans concession conduisant à une inéluctable implosion, peut-être salvatrice.
Ainsi la vaillante aide ménagère (Aida Asgharzadeh) officie dans l'appartement d'un obséquieux couple de bobos autocentrés, lui médecin rêvant de mission humanitaire (Julien Muller) et elle, artiste ratée (Cassandre Vittu de Kerraoul) reconvertie en assistante d'un artiste mainstream spécialiste des installations vivantes (Charles Morillon ébouriffant) doté d'un fils pré-adolescent maniaque de la vidéo-live (Auguste Yvon).
Dans le capharnaüm d'une pièce à vivre évoquant une colocation estudiantine, scénographie deFanny Laplane, ce petit monde névrosé se démène entre certitudes, vacuité et déréliction sous la houlette de Adrien Popineau. Et il dirige efficacement un épatant quintet naviguant à l'aise, de la satire facétieuse à la caricature édifiante, dans ce microcosme déliquescent aussi tragi-comique que pathétique.
|