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Jorge Franco  (Editions Métailié)  janvier 2020

Il existe de nombreux romans sur les narcotrafiquants, je pense notamment à ceux écrits par l’excellent Don Winslow, dont il se dégage souvent un réalisme assez glaçant pour le lecteur. Il en existe moins par contre sur les enfants de ces narcotrafiquants, victimes de leurs propres pères.

Si une des grandes questions de la littérature est comment "tuer" le père, que faire quand son propre père a été le bras droit de l’un des plus grands assassins du pays ? C’est à cette question que tente de répondre le nouvel ouvrage de Jorge Franco, Le ciel à bout portant, qui vient de sortir aux éditions Métailié.

Jorge Franco est né à Medellin, en Colombie en 1966. Il a fait des études de cinéma en Angleterre et des études de littérature en Colombie. Ses livres, qui ont remporté de nombreux prix, ont été traduits dans une quinzaine de langues.

L’histoire qu’il nous raconte dans son nouveau roman que l’on dévore, est celle de Larry qui arrive à Medellin douze ans après la disparition de son père, un mafieux proche de Pablo Escobar. Il revient pour enterrer les os de son père récemment découverts dans un dépôt d’ordures. Dans le même avion qui le mène vers Medellin se trouve aussi Charlie, une riche héritière qui vient aussi enterrer son père. Entre eux, un coup de foudre et des émotions différentes envers celui qu’ils viennent enterrer.

A son arrivée, ce n’est pas sa mère, l’ex miss Medellin, qui l’attend, mais Pedro, dit le dictateur, son ami d’enfance qui vient le chercher pour le plonger dans l’Alborada, une fête populaire de pétards, fusées et feux d’artifice durant laquelle personne ne dort et où tous perdent la tête. Larry retrouve son passé familial et une ville encore marquée par l’époque la plus sombre de l’histoire du pays.

L’ouvrage est construit autour de trois axes narratifs différents : la relation amoureuse qui s’installe entre les deux protagonistes dans l’avion qui les emmènent vers Medellin, un autre nous relatant le retour de Larry dans sa ville natale et un troisième qui revient en arrière dans les années 90 au temps de Pablo Escobar.

L’auteur nous montre avec ce superbe ouvrage les plaies encore béantes laissées par les années Escobar sur la société actuelle colombienne. Pour toutes les familles décrites, le traumatisme est encore présent mais malgré cela Escobar possède toujours une aura assez compliquée à expliquer.

L’auteur nous présente aussi une société et un pays dans lequel le règne de la drogue continue, un pays qui n’en a pas terminé avec ses vieux démons, un pays en situation économique difficile dans lequel les inégalités sociales grandissent, une société dans laquelle les crimes sont encore très nombreux.

Avec son roman, un espoir est possible, celui incarné par Larry et Charlie, qui s’aiment alors que leurs aînés se seraient sûrement entretués s’ils s’étaient rencontrés. Ils incarnent l’espoir d’une Colombie apaisée, soudée par l’amour et non par la haine.

Entrecroisant ces différents plans, l’auteur, étonnant de maîtrise narrative, fait le portrait de la génération des enfants du narcotrafic, qui sont en fait les victimes de leurs pères, et nous interroge sur l’importance de la mémoire pour que l’histoire ne se répète pas.

Jorge Franco nous propose donc avec Le ciel à bout portant un magnifique livre sur la Colombie, sur ses maux au travers de récits individuels superbement écrits.

 

En savoir plus :
Le Facebook de Jorge Franco


Jean-Louis Zuccolini         
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