Spectacle musical conçu par Laurent Viel et mis en musique par Thierry Garcia, mise en scène de Xavier Lacouture, interprété par Laurent Viel accompagné au pinao par Thierry Garcia.
Avant l'époustouflant "Viel chante Brel", le comédien-chanteur Laurent Viel a inscrit à son actif un spectacle constituant un challenge peut-être plus périlleux encore, investir le répertoire d'une auteure-compositrice-interprète, celui de Barbara.
Passionné et iconoclaste à sa manière, il a conçu ce "Viel chante Barbara" comme une déambulation qui s'écarte du conventionnel pathos dramatique accompagnant les reprises des titres de la mythifiée "dame brune" pour, sans omettre les opus aux couleurs sombres, pour indique-t-il dans sa note d'intention, montrer une "Barbara transgressive, provocante et insolente" qui naviguait entre sensibilité à fleur de peau et humour.
Et, avec ses fidèles complices, Thierry Garcia pour des arrangements inédit et l'accompagnement sur scène, Xavier Lacouture pour la mise en scène, il livre, relevant son défi, un inattendu opus ordonné autour de la forme du duo guitare électrique/voix sonorisée, et dispense une ébouriffante prestation.
Thierry Garcia a largement usé de sa liberté d'inspiration pour soumettre certaines compositions à de conséquentes - et hardies - variations de style qui portent les textes originaux retravaillés vocalement dans d'autres univers rythmiques, du swing jazzy au yéyé, tout en conservant la sobriété de mise pour des opus tels "Gottingen" et "L'aigle noir".
Xavier Lacouture gère la formule récital sans scénarisation théâtrale autre que de brefs inserts d'archives sonores de la voix parlée de Barbara et des clins d'oeil, tels le boa noir et le tricotage, pour une playlist pointue allant du grave ("Perlimpinpin") au léger ("Hopla !") et du tendre ("Cet enfant-là") au fantaisiste ("Les amis de Monsieur") révélatrice de la femme intime, de la femme qui chante, comme se définissait elle-même Barbara, et de la chanteuse sur scène.
Et ne versant ni dans le mimétisme ni dans l'hommage compassé, Laurent Viel n'incarne pas Barbara et délivre davantage une déclaration d'amour qu'un hommage artistique pour faire vivre des chansons autofictionnelles qui résonnent en chacun et chansons d'hier qui traversent le temps dans subir l'outrage des ans.
Et puis, en final, une belle inattendue... |