Voilà un nouveau roman tout droit venu d’une région américaine, les Appalaches qui a inspiré et inspirent encore de nombreux auteurs. Cette région, considérée comme l’une des plus déshéritées des Etats-Unis nous a offert des ouvrages remarquables écrits par des écrivains reconnus comme Harper Lee, Cormac McCarthy ou encore plus récemment Ron Rash.

Aujourd’hui, c’est au tour d’un auteur que je ne connaissais pas, Scott McClanahan de s’emparer de cette région pour nous proposer un roman dans lequel il procède à l’autopsie de son mariage avec une sorte de rage, un roman âpre comme l’alcool dans lequel se noie son héros.

Vous l’avez donc compris, le personnage principal du Livre de Sarah s’appelle Scott McClanahan. Et sa femme évidemment s’appelle Sarah. Tous deux vivent en Virginie Occidentale, plus précisément dans une petite ville paumée dans la région des Appalaches.

Quand débute le roman, Scott roule à tombeau ouvert sur l’autoroute, complètement imbibé de gin, avec ses deux enfants à l’arrière. Le danger rôde, c’est la première erreur commise par notre narrateur et de nombreuses autres suivront.

Très vite, Sarah demande le divorce et la vie de Scott s’écroule. On pourrait dire de Scott qu’il est un White trash qui boit comme il respire et se nourrit exclusivement d’ailes de poulets mangées à même le seau. Son cœur se brise dans l’excès et son désespoir s’abîme souvent dans le pathétique.

Ce sont donc ses déboires d’alcoolique qu’il nous raconte dans son ouvrage. Il est le spectateur de cette dérive qui ruine sa vie et son mariage avec Sarah. Particulièrement sombre, cette histoire est une sorte de descente aux enfers particulièrement réaliste et sincère. L’histoire d’un homme qui vit dix ans avec une infirmière, qui divorce deux enfants plus tard au bout de dix ans.

Des défauts, on ne peut pas dire que Scott en manque. Alcoolique, parano et presque suicidaire, il a aussi tendance à tout exagérer. Cela ne l’empêche pas d’être aussi sympathique et sincère et aussi lucide.

Il y a beaucoup de tristesse et de mélancolie dans les pages de Scott McClanahan mais aussi beaucoup d’humour, pas toujours d’une grande finesse non plus. La façon dont il décrit Sarah est souvent bouleversante car il arrive à nous faire ressentir les souffrances qu’elle endure à ses côtés.

Sans être un grand livre, on est quand même loin des auteurs des Appalaches cités précédemment, Le livre de Sarah s’avère être une lecture plaisante autour d’un couple qui se déchire sur fond d’alcool, prouvant comment un homme peut être pitoyable quand il a trop bu.