Thorbjørn Risager, derrière ce nom évoquant le froid de sa Norvège natale se cache un immense bluesman. Je sais que je peux paraître grandiloquent en disant cela, mais c’est mon avis.
Une voix pleine de gravier et de poussière, sûrement celle avalée en parcourant les milliers de kilomètres lors de ses milliers de concerts et ce dans 21 pays différents.
Thorbjørn Risager et les Black Tornado, son groupe, viennent de sortir leur nouvel album Come on in’. C’est clairement un album de blues, mais attention de ne pas tomber dans le cliché du blues mélancolique, on en est parfois très loin, comme dans le titre éponyme qui ouvre l’album, c’est rythmé, avec quelques slide et des cuivres. Ce titre a été composé en hommage au Mojo Blues Club de Copenhague où ils ont grandi avec le groupe et où "beaucoup d’entre nous y ont rencontré leurs femmes". Parce que Thorbjørn souhaite mettre en avant une communauté qu’ils souhaitent créer, et tout le monde y est le bienvenu, comme dans ce fameux Mojo Blues Club !
Le blues est dans le sang de cet artiste depuis ses 10 ans où il en a entendu pour la première fois chez son voisin, depuis, ils ne se sont plus quitté et le groupe, contrairement à d’autres qui se créent et disparaissent quand le succès se fait attendre, en ont fait une question de vie et de mort.
Leur fonctionnement est simple : Thorbjørn crée le noyau de la chanson chez lui, sur sa guitare et une fois en studio tout le groupe y apporte des beats, des lignes de basse, des cuivres et tout cela donne un son et une sensation d’éléments qui font rage autour de la voix de Risager. Ils y apportent une touche novatrice avec du funk, du gospel de la soul et une bonne dose de rock’n’roll. C’est selon l’humeur de la chanson.
Dans cet album, il y a une plus grande place aux chansons mélancoliques et cette fois Risager annonce la couleur : "j’ai écrit des chansons sur mes doutes quant à savoir si je suis au bon endroit dans ma vie". "Never Giving In’" est dans cette veine, alors que "Last Train" aborde le souci de tomber trop profondément en soi.
"Nobody but the Moon" montre, pour une fois, le côté politique de Thorbjørn Risager et il pose cette question : qui a vu les enfants se noyer en Méditerranée ? Personne à part la lune !
Cet album m’a fait passer par tous les états, de la franche euphorie à une belle mélancolie, à une colère réelle sur ce gâchis. Mais une chose est sûre, il ne m’a pas laissé indifférent. Je crois même pouvoir dire que cet album est meilleur que le précédent que j’avais déjà adoré.
Je t’encourage vivement à y jeter une oreille plus qu’attentive. Surtout au titre "Two Lovers".
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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