Spectacle musical conçu et interprété par Les Faucheuses. Avec ce premier récital de 75 minutes, on pourrait croire que Les Faucheuses effectuent leur premier tour de chauffe. Eh bien non ! Ce sont déjà deux artistes accomplies qui se présente devant un public bien vite conquis.
Dans le genre, on pourrait... On pourrait les croire sœurs jumelles nées sous le signe des Gémeaux, ces "chansonnières".
Mais, même si elles ont sensiblement la même taille et le même âge, qu'elles portent le même veston rouge à bandes noires verticales, des jupes et des bottes noires identiques, un petit col blanc tout pareil et qu'elles ont le visage fariné comme deux clowns blancs, il y en a une qui a une petite guitare et pas l'autre.
On pourrait aussi voir en elles de nouvelles "Brigitte". Encore non ! Elles ne cherchent pas à travailler sur les sonorités, à faire résonner anglais la langue française. Ce n'est pas un hasard si l'une d'entre elles a fréquenté la Compagnie Jolie Môme.
De tradition gouailleuse, elles aiment les chansons populaires, celles qui ont du sens. N'iront-elles pas jusqu'à interpréter une belle version de "La Chanson de Craonne" que les Poilus créèrent dans les tranchées ? Elles aiment les chansons réalistes et pas celles qui font larmoyer le public, plutôt celles qui revendiquent la lutte des pauvres conte la morgue des riches.
Elles sont bien sûr hardiment féministes et aiment agrémenter le tout d'une bonne dose d'humour, comme dans l'une de leurs meilleures chansons à ce jour, "Il ne faut pas".
En tout cas, qu'elles chantent leurs propres créations - toujours de bonne facture - ou qu'elles s'amusent avec "My Way", elles tiennent en haleine leur public sans jamais paraître se répéter.
Aidées d'une guitare, ou toutes les deux a capela, elles allient harmonieusement leurs deux voix et leurs mélodies sont plutôt réussies. Que demander de plus ?
En allant les voir, on découvrira deux natures et deux artistes prometteuses. Il faut profiter qu'elles soient encore inconnues pour être parmi les premiers à les applaudir car elles risquent de ne plus 'être longtemps anonymes ! |