Récital de Dame Felicity Lott accompagnée par le pianiste Sebastian Wybrow.
Dans le cadre de ses Lundis musicaux, le Théâtre Athénée-Louis Jouvet reçoit la sublime soprano anglaise Dame Felicity Lott qui, après une émérite carrière d'interprète, se produit désormais en solo pour enchanter tant les passionnés fidèles et les amateurs éclairés que les néophytes qui auront la curiosité - et la chance - de découvrir cette exceptionnelle récitaliste.
En effet, hors de toute posture de diva, sa prestation ne confine ni au compassé ni au vaniteux car dispensée avec simplicité et, surtout, fantaisie, humour et même le sens de l'autodérision, ce qui n'entache en rien sa maîtrise de l'art vocal, qui se manifestent également dans ses adresses spirituelles au public.
Car parfaitement bilingue et volubile, elle émaille son récital - conçu comme un autoportrait en chansons - de la contextualisation des airs choisis ainsi que de savoureuses anecdotes rappelant notamment sa carrière bornée par le répertoire léger, de l'opérette "Mikado" d'Arthur Sullivan aux opéras-bouffe de Jacques Offenbach.
De plus, l'intelligence et la délicatesse président à l'établissement de sa "play list" non seulement en ce qu'elle comprend ses "bis" comme elle l'indique elle-même et constitue donc un magnifique "best of" mais également des morceaux majoritairement français avec en clôture un air de l'opérette "Yes !" de Maurice Yvain qui fut récemment à l'affiche du théâtre qui l'accueille.
Accompagnée par le pianiste Sebastian Wybrew, et à l'instar de ses albums intitulés "Felicity Lott s'amuse d'Offenbach à Poulenc" et "Les Chemins de l'amour", Felicity Lott se promène sur toute la gamme et tous les registres.
Ainsi de celle de Jacques Offenbach avec, notamment, des airs emblématiques de "La Belle Hélène" et de "La Grande duchesse de Gérolstein", des mélodies romantiques de Reynaldo Hahn, des "folk songs " de Benjamin Britten et elle dispense les transports amoureux du sentimental avec le délicieux et emblématique "Parlez-moi d'amour" de Jean Lenoir au presque canaille avec "L?amour est un oiseau rebelle", poème mis en musique par André Messager dans l'opérette "Passionnément".
Un exquis moment enchanté. |