Caravaggio : Tempus Fugit
(Eole Records) février 2020
Cela commence presque comme dans un giallo, atmosphère étrange et oppressante. Cette analogie avec le cinéma n’a rien de surprenant, c’est même le but quelque part de ce disque : marier évocations cinématographiques et musique, créer une dimension narrative et dramaturgique sur des structures sonores.
Depuis 2004 le groupe Caravaggio, formé de Benjamin De La Fuente (violon, guitare électrique), Brunon Chevillon (basse et contrebasse), Eric Echampard (batterie et percussions) et Samuel Sighicelli (claviers), plus ici serge Teyssot-Gay à la guitare sur un titre, tous d’excellents musiciens émérites, joue une musique mixte, composite, sans contraintes esthétiques mais poétique mélange de rock, de noise, de musiques électroniques, de jazz et de musique contemporaine.
D’entrée, on est complètement happé par cette musique qui, en fin de compte, nous plongera totalement dans son univers à la noirceur pénétrante. Avouons-le, ce disque est assez anxiogène. Le groupe propose des espaces, des systèmes sonores, reste à chacun de créer ses propres images dessus, où juste de se laisser aller à la musique. Il y a une profusion de sons, des collages, des expérimentations, des lignes mélodiques zébrés d’arcs électriques, une grammaire musicale, une intensité.
C’est bien d’intensité qu’il est question ici : dans ce que propose le groupe autant que dans les contrastes et dans l’écriture. Pas facile mais pleinement immersif, une fois que l’on entre dans ce disque, on aura du mal à en décrocher et très beau !
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