Comédie de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gred, mise en scène de Michel Fau, avec Catherine Frot, Michel Fau, Marie-Hélène Lentini, Patrick Ligardes, Mathilde Bisson, Wallerand Denormandie, Frédéric Imberty et Audrey Langle. Michel Fau s'adonne au plaisir de la mise en scène, et du jeu, en puisant régulièrement dans le répertoire du théâtre de boulevard. Après "Nono" de Sacha Guitry et "Un amour qui ne finit pas" d'André Roussin, il a sélectionné un des fleurons de son âge d'or des années 60 avec "Fleur de cactus", un de ses fleurons concocté par le prolifique tandem composé de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy.
Placée sous le signe du mensonge, levier classique du quiproquo en chaîne, l'intrigue qui soutient l'opus s'avérant in fine préfigurer la comédie romantique avec une situation déjà éprouvée, celle d'une secrétaire revêche amoureuse d'un employeur indifférent à ses charmes cachés, pourrait se sous-titrer "Mic-mac chez le dentiste".
En effet, un dentiste quadragénaire amateur de tendrons, multiplie les conquêtes tout en faisant preuve d'une franchise inhabituelle, celle de leur révéler sa situation d'homme marié père de famille. Si ce n'est qu'il s'agit d'un mensonge pour les dissuader de toute velléité de convoler en justes noces et, pour s'en dépêtrer propose à sa secrétaire énamourée de jouer le rôle de sa vraie fausse épouse.
Dans le décor sixties à triple face à la ligne claire et aux couleurs acidulées de Bernard Fau, se croisent des personnages stéréotypés dont, naturellement, les clients, avec la huppée folle-dingue (Marie-Hélène Lentini hilarante) et le "pépère" empressé Frédéric Imberty) et l'ami cavaleur (Patrick Ligardes parfait en mufle patenté amateur de la gent suédoise (Audrey Langle.
Ce dernier va être mis à contribution pour emberlificoter la jeune maîtresse campée par Mathilde Bisson, délicieuse dans l'emploi de ravissante idiote façon BB, qui forme avec Wallerand Denormandie, idéal en "beau gosse", un amusant avatar du couple Barbie et Ken.
Michel Fau, qui dirige efficacement, et non sans malice, la petite troupe selon les codes stéréotypés - et assumés - du genre nonobstant l'absence de portes qui claquent et de numéros d'acteur, campe superbement le "cher menteur" de manière burlesque.
Et dans ce registre, il forme avec Catherine Frot, magistrale dans le rôle-titre, qui délivre une époustouflante prestation entre émotion et humour, légitimement récompensée par le Molière 2016 de la Comédienne dans un spectacle de Théâtre privé, un épatant duo comique. |