Comédie de Patrick Sébastien, mise en scène de Olivier Lejeune, avec Philippe Chevallier, Didier Gustin, Marianne Giraud et Kym Thiriot. A l'Hotellerie des Deux Grands Cerfs, établissement de qualité du genre Relais et Châteaux, Georges, le sommelier qui a de la bouteille (sic), une longue expérience des dîners particuliers en salon privé et une connaissance aiguisée de la nature humaine, est, ce soir-là, affecté au service exclusif d'un client qui s'avère une personnalité politique.
Et il prend vite pris la mesure de l'élu parlementaire en marche Frédéric Le Croisic, un peu-beaucoup bas du front et du genre "kéké de la République", qu'il entreprend d'aider, moyennant rétribution, à mettre un terme au déchirement personnel qui résulte de sa double vie.
Telle est la situation de pur boulevard que le multitache Patrick Sébastien décline dans "Le Sommelier", selon une variation du trio vaudevillesque et une inversion des stéréotypes féminins.
En effet, la légitime est une bimbo qui n'a pas inventé l'eau tiède, ce qui ne l'empêche pas d'être fine mouche, et dont le potentiel érotique ne correspond pas au plumage, et l'efficace assistante parlementaire à l'allure d'éteignoir mais doté d'un insoupçonnable tempérament de feu s'avère une maîtresse-femme. Dans tous les sens du terme.
Patrick Sébastien a concocté une partition bien troussée aux dialogues savooureux et percutants ajoutant, de surcroît, à la comédie de moeurs, qui pourrait prendre d'allure d'un combat de poules, une caustique satire des politiciens et de la politique contemporaine.
A la mise en scène, Olivier Lejeune joue sur du velours en aguerri briscard rodé à ce type d'exercice avec une distribution judicieuse en terme d'emploi. Kym Thiriot joue à fond la carte de la blonde-blonde et Marianne Giraud celle de la brune ténébreuse.
La partition permet à Didier Gustin, parfait dans le rôle de benêt ahuri à la Flamby, de pratiquer son talent d'imitateur tous azimuts notamment avec un trombinoscope politique illustré, comme à Phillipe Chevallier, en sommelier mal embouché (re-sic), d'exceller dans la servilité rouée. Et les deux font la paire.
Divertissement assuré. |