Pearl Jam, groupe mythique des années 90’s, est de retour après 7 ans de silence discographique pour un 11ème album baptisé Gigaton.
En ouverture de celui-ci, "Who ever said", titre très accrocheur, une merveille rock avec tous les ingrédients qui font le charme du groupe dont un Matt Cameron solide aux fûts et une parfaite symbiose du duo de guitare Stone Gossard-Mike McCready. On décèle également quelques touches électroniques.
Enchaînement avec le second single "Superblood Wolfman", un titre bien rythmé limite power pop accompagné d’un joli solo de guitare.
Puis vient "Dance of the clairvoyants", premier single qui en a décontenancé plus d’un. Un son synthétique 80´s plus proche de Talking Heads que de John Fogerty. Au final, sur la longueur, le titre ne s’avère pas si désagréable que ça, au contraire. Il présente le mérite de traduire une témérité musicale de bon aloi. A cet égard, on soulignera que l’album n’est pas produit par Brendan O’Brien, producteur historique mais par le groupe en coproduction avec Josh Evans, proche du groupe et présent sur certaines tournées.
On repart ensuite sur un terrain plus balisé avec "Quick Escape" et ses gros riffs et la basse surpuissante de Jeff Ament (qui ferait presque penser à Flea). Une des plus belles réussites du disque.
Le rythme baisse avec "Alright" une balade assez facile et déjà entendue en mieux. La suite redevient convaincante avec "Seven o’clock", excellent titre mid-tempo puis les très classics rocks "Never destination" ou "Take the long way" qui prendront toute leur ampleur en live ; terrain d’excellence du groupe.
A ce stade, on se dit qu’on a peut-être avec Gigaton leur meilleur album depuis 20 ans ("binaural") sauf que malheureusement, il y a un basculement sur les quatre derniers titres qui passent un mode ballade. On a alors l’impression d’écouter un album solo d’Eddie Vedder avec "Come then goes", jolie balade à la guitare acoustique mais pas hyper originale. C’est pire avec "Rétrograde" au final longuet ou le lancinant-chiant "Buckle up". Sur le final "River cross" , c’est l’impressionnante voix d’Eddie Vedder, accompagnée d’orgue, qui est mise brillamment à l’honneur.
Après 30 ans de carrière, il est toujours très difficile de tenter de se renouveler musicalement sans perdre son public. Certains veulent de la nouveauté et d’autres une réplique de Vitalogy. Même s’il s’avère inégal surtout sur le dernier tiers, Gigaton trouve dans l’ensemble cet équilibre entre expérimentation et terrain connu. Il mérite vraiment plusieurs écoutes.
En espérant maintenant les voir sur scène en France puisque Pearl Jam reste surtout un groupe de live. Le groupe sera en principe à l’affiche du Lollapalooza le 19 juillet prochain à l’hippodrome de Longchamp.