Vous avez aimé Un fruit amer sorti en 2019, vous allez adorer Ghosts of L.A., c’est une évidence car il est un excellent thriller, l’un des meilleurs lus en cette année 2020, et je peux vous dire que j’en ai déjà lus plus d’une dizaine.

Vous n’avez pas lu Un fruit amer ? Il est encore temps de le faire, nous l’avons chroniqué l’an dernier, nous permettant de découvrir un nouvel auteur, Nicolas Koch, qui nous dévoilait un talent indéniable pour l’écriture de thriller. Il ne lui restait plus qu’à le confirmer avec un nouveau thriller et son Ghosts of L.A. va au-delà de nos espérances, tant il m’a ravi à sa lecture. Non seulement, l’auteur confirme qu’il fait dorénavant partie des grands auteurs français de thriller, ne souffrant pas la comparaison avec les Franck Thilliez, Olivier Bal et Olivier Norek (j’en oublie plein d’autres évidemment) et en plus, il nous offre un ouvrage à la construction parfaite, bien supérieur à mon goût à son précédent ouvrage qui était déjà de haute volée.

Nicolas Koch doit avoir un petit faible pour les Etats-Unis car il nous emmène de nouveau vers l’autre côté de l’Atlantique, ici sur la côte Ouest loin des contrées du KU Klux Klan du précédent opus. Direction la Californie, et la ville tentaculaire de Los Angeles, une ville faisant référence aux ouvrages de Chandler, Ellroy ou Connelly. Cette ville tentaculaire est à l’image de la construction de son ouvrage et de son intrigue, ou plutôt de ses intrigues.

Dans ce Los Angeles tentaculaire, où se cotoient deux facettes de l’humanité, le meurtre d’une brave dame sans histoire ouvre une boîte de pandore. L’agent du FBI, un certain Ellie Parker, un personnage froid, cynique et méticuleux se retrouve pris dans une toile aussi vaste que la cité des Anges, étirant ses fils jusqu’à un passé ignoré.

Une toile dans laquelle les êtres se retrouvent broyés ; Blair Anderson la journaliste qui enquête sur une disparition, Clara Harding la comédienne compagne d’Ellie, Abel un jeune homme dérangé et Walter Cobb un flic qui enquête. Au-dessus d’eux plane une question dérangeante : qui est Ellie Parker, désormais traqué par ses propres fantômes ? Ellie Parker qui était persuadé de pouvoir échapper à son passé et à ses erreurs. L’histoire va lui montrer qu’il n’en est rien.

Dans son ouvrage, il nous propose une intrigue fascinante construite autour de personnages tous plus intéressants et troublants les uns que les autres. Il n’y pas de braves héros ici, juste des ombres qui tentent de se frayer un chemin dans cette ville gigantesque qui s’étend presque à l’infini. L’auteur nous fait suivre avec attention et en alternance chaque personnage. Il nous fait rentrer dans la psychologie de chaque personnage, importante pour l’intrigue et le dénouement. Et évidemment, au cœur de tous ces personnages se trouve celui d’Ellie Parker qui gravite et que l’on voit évoluer au fil des pages dans la difficulté. Les autres personnages évidemment possèdent une importance capitale dans le dénouement du puzzle construit par l’auteur.

Le passé et ses répercussions sont, vous l’aurez compris, au cœur de l’histoire, mais aussi les faux-semblants (qui interrogent le lecteur) qui cachent une vérité enfouie depuis bien trop longtemps et qui va tout balayer sur son passage.

Tout est parfaitement maîtrisé dans ce roman et c’est en cela qu’il est un grand thriller. Le récit que nous propose l’auteur est parfaitement maîtrisé, totalement fluide alors qu’il couvre de nombreux personnages mais aussi des aller-retours dans le temps. L’intrigue est parfaite, subtilement construite tel un puzzle machiavélique que le lecteur voit se construire, petit à petit au fil des pages et au travers de rebondissements hallucinants. Il se dégage de l’ouvrage une atmosphère particulière qui nous prend à la gorge et une montée crescendo de la tension. Le final est éblouissant, il se devait de l’être aux vues des pages précédentes envoutantes, à la hauteur du livre. Le lecteur termine l’ouvrage en transe, happé par les dernières pages qui le laisse sans voix. Une dernière pensée nous vient pour l’auteur, chapeau bas !

Alors voilà quoi dire de plus concernant ce thriller de haute volée que nous propose Nicolas Koch. Gangs of L.A. m’aura permis de mieux vivre mon confinement le temps de quelques heures. J’espère que l’ouvrage rencontrera le succès qu’il mérite. Il n’en tient plus qu’à vous maintenant.