Pour une première, il est une évidence que ce recueil de nouvelles que nous propose l’auteure Lionel Shriver est une superbe réussite. Auteure de nombreux romans, tous publiés chez Belfond, l’auteure qui a vécu aux quatre coins du monde nous propose pour la première fois un recueil de nouvelles totalement réjouissant, en ces temps de confinement moroses.
Pour ce premier recueil de nouvelles, l’ouvrage en compte douze, Lionel Shriver a choisi d’explorer un thème qu’elle seule peut-être pouvait rendre riche de sens : la propriété, celle que nous nous octroyons sur les objets, les gens, et l’aliénation qui en découle.
Elle nous délivre alors douze nouvelles, portées par une verve sarcastique, un esprit d’analyse et aussi beaucoup de provocation qui nous racontent douze histoires surprenantes et inattendues. On y découvre par exemple une artiste, exclue de la vie de son meilleur ami qui décide de récupérer un cadeau démesuré qu’elle lui avait offert. On y rencontre un couple qui entreprend de bouter hors de chez lui un fils de trente ans, qui en bon millenial, va mettre en scène cet "abandon" sur les réseaux sociaux et devenir une star du net. Une autre nouvelle nous raconte celle d’un business man qui détourne l’argent de son entreprise pour s’envoler vers une vie dorée au soleil, avant de se voir rongé par la culpabilité. Dans une autre, une femme s’acharne à posséder une maison qui ne veut pas d’elle. Un facteur désinvolte dans sa manière de gérer le courrier qu’il est censé distribuer mais aussi un arbre envahissant au cœur de Londres ou bien encore un homme et son père qui se font la guerre pour une somme dérisoire.
Voilà donc de succulentes nouvelles autour de la propriété qui nous sont offertes par l’auteure avec tous les sentiments qui se dévoilent autour de cette notion comme l’égoïsme, la radinerie, le mensonge et le mépris.
Ces nouvelles se lisent avec grand plaisir, superbement écrites, elle dévoile des qualités indéniables de l’auteure que nous ne connaissions que par le roman. Ce sont des petites pépites variées, pleines d’intelligence et d’humour, qui se finissent bien ou mal, je vous laisse découvrir ces nouvelles. On y côtoie des enfants, des grands parents et des adultes, bref tous les âges puisque la propriété concerne bien entendu tous le monde. Elles concernent les riches, les profiteurs, des moins riches, des déçus de la vie aussi.
Mis à part celle qui ouvre et celle qui clôture l’ouvrage, ces nouvelles font à chaque fois une vingtaine de pages. Posé sur ma table basse, l’ouvrage m’aura permis de venir le picorer quand bon m’en semblait, passant à chaque fois une vingtaine de minutes en charmante compagnie de l’auteure. Pour la première et la dernière, qui font une centaine de pages, il m’aura évidemment fallu plus de temps pour les découvrir.
Alors voilà cet ouvrage maintenant est ma pleine propriété et j’en suis ravi, je le prêterai avec plaisir à mes plus proches car je sais à coup sûr qu’ils prendront plaisir à le lire et je vous conseille vivement d’en faire votre propriété aussi pour mieux passer le temps de confinement.
L’ouvrage évidemment est disponible en numérique pour les plus pressés mais saura aussi vous attendre quand nos précieuses librairies ouvriront de nouveau leurs portes. |