Synthétiseurs féminins et mélodies caressantes, Odessey & Oracle présente Crocorama, son troisième album de pop hallucinogène, garantie sans champi. Quoique…
L’album est un vaste trip psychédélique dans les pissenlits, mais pas que. Les textes en français de Fanny L’Héritier et Guillaume Médioni sont chantés par la voix évanescente de madame, pendant que monsieur onomatope des notes. L’ensemble est joyeusement accompagné par les instruments d’Alice Baudoin et Roméo Monteiro.
"Crème solaire, suicide au Nutella, panne de shampoing" ("Mascara").
Retour vers les années 60 et ses ravissants brushings, ses excentriques camaïeux orange et ses musiques aquatiques. Entre le cake d’amour et hosanna au plus haut des cieux, Crocorama est un superbe moment de folie réaliste et d’exploration de l’intérieur des petites bulles.
"Antoine Rouge est un vagabond, sans fonction ni patron, il veille sur les nuits d’une ancienne banlieue, rouge, Antoine Rouge dort le jour, mais chaque nuit, l’insomnie vient le tirer du lit, l’appelant au devoir, sa mission, veiller sur la cité dortoir, des trainards en détresse, des contrôles au faciès, des tensions incongrues" ("Antoine Rouge").
Odessey & Oracle raconte des histoires, du quotidien, des injustices et des évidences. Entre comptine pour enfants sages et bande son pour carnage, ils se situent à la frontière du réel et de l’imaginaire, haut dans le ciel, le ramage étincelant et la vision franche.
Alchimie baroque et simples aromatiques. Un délice bariolé. Baroque.
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