Des teintes sombres sur des mélodies légères, Se passer des visages de Tom Poisson pourrait être un remède à la mélancolie ordinaire.
Réconfortantes, les mélodies se balancent comme transat au soleil, avec la nonchalance d’un rocking-chair apaisant. Une petite guitare qui va bien égrène ses notes une à une, faisant scintiller les larmes de ses mélopées miroitantes. Du folk et un peu de pop sont les ingrédients de Tom Poisson, un brin poète, un brin ascète.
L’album a ce petit truc en plus qui forge l’espoir au-delà des haines ordinaires et des départs fracassants. Se passer des visages s’écoute dans la confidence d’une alcôve, au creux d’un confortable séant, intimiste et douillet, dans la chaleur rassurante d’un foyer.
Et pourtant, ce qu’il chante n’a rien de rassurant, des violences conjugales : "J’ai bien failli rester sous ton joug, mon geôlier, moi, la plus belle pour aller danser, La reine des gueules cassées" ("Trois bleus de plus") au drame des migrants "transpercés, déshabillés, sans boussole, pour ailleurs" ("Se passer des visages"), les textes n’ont rien d’enjôleur.
Et pourtant, Tom Poisson réussit à immiscer une certaine grâce à ses thématiques sombres. Serait-ce sa voix ? Serait-ce la musique ? Il semblerait que ce soit une forme de sensibilité qui ne laisse pas de marbre le commun des mortels avide de bras ouverts et de sourires accueillants.
Voilà quinze ans que l’auteur-compositeur-interprète bourlingue ses œuvres sur les scènes gauloises, quand il ne cabriole pas avec ses copains des Fouteurs de Joie, il s’introspecte et crée de sublimes morceaux qui savent toucher le palpitant.
Huitième édition de la MAG, la Mare Aux Grenouilles, notre nouvelle émission façon talk show où il est question de musique, lecture, potager, jeux vidéos, et YouTube entre autres. C'est à revoir ici et voici le sommaire et les liens vers les sujets que nous avons abordés.