J’ai décidé ces derniers temps de me relancer un peu dans la littérature jeunesse, non pas que je commence à me lasser de la littérature contemporaine mais parce que j’ai retrouvé un ouvrage jeunesse au fond d’une bibliothèque qui m’avait bouleversé il y a quelques années lorsque je l’avais lu. Ce livre retrouvé, On ira voir la mer, d’un auteur que j’aime beaucoup, connu pour ses nombreux romans, Olivier Adam, m’a donc donné l’envie d’aller voir ce qui se fait en ce moment en littérature jeunesse.
Ma boussole m’a guidé vers une auteure que je ne connaissais pas Joanne Richoux, vers son dernier livre dont la couverture m’intriguait tout comme son titre PLS. Bien mal m’en a pris, j’ai ressenti exactement la même chose qu’avec le livre d’Olivier Adam. Il est maintenant une évidence que la littérature jeunesse n’a rien à envier à sa grande sœur tant on peut trouver si on cherche bien des petites pépites incroyables. PLS de Joanne Richoux en la preuve parfaite.
Joanne Richoux est née en 1990 en banlieue parisienne et a grandi en Auvergne. Après des études de psychologie à Grenoble, elle décide de se consacrer à l’écriture. Entre 2017 et 2019, elle publie trois romans aux éditions Sarbacane (que je vais aller regarder de plus près maintenant), Marquise (un conte punk), Les collisions (adaptation moderne des liaisons dangereuses) et Toffee Darling (road-trip dans les Etats-Unis des années 60). Elle enchaîne avec Désaccordée, chez Gulf Stream, un roman aux allures d’Alice au pays des merveilles. En 2020, ell entre au catalogue d’Actes Sud junior avec le superbe PLS.
Dans ce nouvel ouvrage, Joanne Richoux nous fait découvrir et suivre un jeune garçon, Sacha, qui a tendance à se refugier dans des paradis artificiels que sont l’alcool, les drogues et tous les autres délires d’adolescents.
On le suit donc, avec une écriture à la première personne, au cours d’une soirée déguisée, ente 21h03 et 03h03 pour être précis. Sacha navigue chez lui entre sa sœur jumelle, la fille dont il est amoureux et ses amis. De pièce en pièce, il traîne sa mélancolie et noie ses démons dans les volutes de fumée et les vapeurs d’alcool. Des jeux de regards s’installent, des frottements de corps se dévoilent, des plaisirs furtifs apparaissent mais aussi des assauts repoussés. La soirée emmène petit à petit Sacha vers une déchéance inéluctable que le lecteur voit poindre au fil des pages, le tout sans vraiment savoir pour quoi ce jeune adolescent qui semble avoir tout pour lui est aussi torturé dans sa tête.
Joanne Richoux connaît le monde de l’adolescence, c’est une certitude. Sa manière d’écrire et de reprendre des expressions qui leur sont propres dans le livre en est la preuve. Son écriture percutante avec des propos parfois crus sonne juste dans ce roman qui nous raconte les tourments de Sacha.
Les émotions ressenties par le lecteur sont fortes et puissantes, le final de l’ouvrage est incroyable. Avec moins de 100 pages, l’ouvrage de Joanne Richoux s’avère être d’une densité émotionnelle incroyable. L’ouvrage se lit en apnée totale, d’une traite, comme une expérience puissante. C’est beau et triste à la fois. Il y a beaucoup de noirceur dans cette histoire mais aussi de fabuleuses étincelles de lumières.
On ne peut ressortir qu’ému et bouleversé de cet ouvrage de Joanne Richoux. PLS est un roman percutant, on comprend parfaitement le choix du titre une fois le livre terminée et on (je) découvre une auteure, ce qui donne terriblement envie de lire ses autres ouvrages.
PLS est une claque, une vraie claque alors allez vite chez votre libraire, dès le 11 mai prochain, vous faire gifler. Vous ne vous en remettrez pas, c’est une certitude.
C’est maintenant décidé, je me remets dans la lecture jeunesse. Merci Joanne Richoux. |