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Interview  (Paris)  mardi 25 février 2020

Dans un salon feutré, près de l'Elysée, j'ai rendez-vous avec Morgane Imbeaud. Je rentre du travail, il est déjà tard. Je ne suis pas en avance, toute l'équipe de Froggy's Delight a investi les lieux pour tourner la session. J'ai juste une adresse et le nom d'un lieu. Je dois expliquer à des CRS en faction à l'entrée de la rue pourquoi je veux me diriger vers l'Elysée. En ces temps post-gilets jaunes et pré-confinement, le quartier semble quadrillé. J'arrive enfin dans l’ascenseur. Deux personnes arrivent, je tiens la porte ouverte. Il s'agit de Morgane Imbeaud accompagnée d'Elias Dris. La peur d'arriver en retard se transforme en un soulagement devant la bonne humeur et le sentiment de bienveillance qui se dégagent des deux amis. Nous allons au même étage, l'interview de Morgane Imbeaud pour la sortie de son album Amazone va pouvoir commencer.

On parle souvent du second album d'un artiste comme de "l'album de la maturité". Pour votre part, comment décririez-vous cet album ?

Morgane Imbeaud : Je le décrirais comme un premier vrai album. C'est le premier album où je parle à la première personne, sans me cacher. Sans me cacher derrière quelqu'un déjà, ou derrière un personnage, comme je l'avais fait dans Les songes de Léo. Est-ce "l'album de la maturité" pour autant ? Je ne le crois pas forcément, même si j'ai avancé au fil des années, et que j'ai appris de nouvelles choses sur moi-même. Donc je le vois comme un premier album où je n'ai plus peur de montrer qui je suis.

Pourquoi le titre "Amazone"? Pour être mise en avant sur le site de vente en ligne ?

Morgane Imbeaud : Non. Je ne suis pas sûre que ça m'aide d'ailleurs. En fait, j'ai grandi dans un milieu très masculin. Je me suis rendue compte que les femmes m'avaient énormément manqué. En tant que féministe, je me suis demandée ce qu'était une amazone des temps modernes. Je ne souhaitais pas forcément faire appel au côté guerrier, du moins pas pour les qualités physiques, que je n'ai pas. Par contre, psychologiquement, je suis prête à me battre et je suis endurante. Je me suis dit qu'une amazone d'aujourd'hui, c'était une femme libre et indépendante.

Les projets que vous avez réalisés avant, que ce soit au sein de Cocoon, "Les songes de Léo", ou encore le disque de reprises de Simon et Garfunkel avec Elias Dris, ont-ils nourri cet album ? Si oui, de quelle manière ?

Morgane Imbeaud : Ça fait partie de mon histoire. Cocoon a débuté alors que je sortais du lycée, j'étais vraiment très jeune. "Amazone" est un disque solo, avec mon nom mis en avant, mais c'est loin d'être une aventure solitaire. Je n'ai plus peur de la solitude. Par rapport à avant, je n'ai plus peur de l'avis des autres. Je suis plus décidée. Aujourd'hui, je sais pouvoir donner mon avis. Pas pour m'opposer, mais pour aller vers des chansons qui nous plaisent à tous.

Sur cet album, on retrouve des personnes avec lesquelles vous aviez déjà travaillé et quelques nouvelles têtes. Est-ce que la fidélité est quelque chose d'important pour vous dans ce métier ?

Morgane Imbeaud : Je dirais plutôt la loyauté. Très tôt, j'ai commencé à être sur les routes, en tournée, bien trop souvent. Ça a développé chez moi un côté affectif très fort. Quand j'aime les gens, je les aime très fort. Au sein de Cocoon, j'avais essayé de trouver comme une deuxième famille. C'était très important. La fin de Cocoon a opéré une coupure. Je suis restée fidèle en amitié, mais mon rapport à mes amis a évolué. Il y a des gens que j'aime très fort, mais que je ne vois pas forcément tout le temps. Certains ont tellement compté dans mon histoire que pour moi c'est acquis.

Une autre chose a changé pour moi. En amitié, beaucoup de gens attendent de recevoir la même chose en retour. Ce n'est pas mon cas. Dans la chanson "Je ne vous oublierai jamais", qui est un texte de Mickey 3D, je trouve cette phrase hyper forte. "Je ne vous oublierai jamais, même si mon nom ne vous dirait rien". Cette phrase correspond parfaitement à qui je suis désormais. Je donne beaucoup sans attendre de recevoir.

Le titre de l'album comme la chanson, "Amazone", sont plutôt des manifestes féministes. Or, vous avez plutôt travaillé avec des hommes.

Morgane Imbeaud : Oui, c'est vrai. Il y a plusieurs raisons. Lorsque je faisais partie de Cocoon et que nous signions des albums à la fin des concerts, il y avait des filles qui m'évitaient. En tant que fille, dans notre jeunesse, on nous apprend à nous méfier les unes des autres, à nous mettre en concurrence, puisqu'il faut plaire aux mâles. Je ne savais pas comment réagir, mais ça m'a beaucoup isolée. Donc j'ai toujours été entourée de garçons. Je le revendiquais. Je me disais que les garçons faisaient moins d'histoires. C'est juste que je ne savais pas comment me lier d'amitié avec les autres filles. On ne me l'avait pas appris. C'est pour ça que je disais précédemment que les femmes m'avaient manqué.

Après, je me suis en effet retrouvée à travailler avec des hommes, dont un certain nombre sur lesquels je sais pouvoir compter. C'est aussi pour ça que je voulais le duo avec Marina Hands sur "Messenger". Je pense que je suis très timide avec les femmes parce que je suis impressionnée, je suis admirative et je n'ose pas aller les voir. Marina Hands est pour moi l'image de l'amazone des temps moderne, une femme libre et indépendante.

Parmi ces hommes, il y a Jean-Louis Murat. Que représente-t-il pour toi ?

Morgane Imbeaud : Jean-Louis Murat m'a connu presque tout bébé. On avait d'abord collaboré sur "Charles et Léo" en 2007. On s'est retrouvé en 2014 pour son album "Babel". Ensuite, on a collaboré sur tous les autres, sauf le dernier. Il m'a beaucoup aidé pour la scène parce que j'ai fait quelques dates avec lui. Il est sauvage, dans le sens où pour lui les concerts sont assez libres. Or, j'avais toujours cherché à être parfaite. Il m'a libérée, il m'a forcée à me décoincer sur scène. Et par rapport au français, parce qu'il m'avait aidé sur quelques textes des "Songes de Léo", il m'a aussi appris à oser dire les choses. Je crois que c'est lui qui m'a permis d'avoir le déclic pour écrire et chanter en français parce qu'il m'a fait confiance un certain nombre de fois.

Tu as écrit la chanson "Gressholmen" en Norvège. Pourquoi la Norvège ?

Morgane Imbeaud : Je n'ai pas de véritables explications. J'adore faire de la photo. Et l'année de mes 30 ans, je voulais partir toute seule. Avant j'étais plutôt angoissée, j'avais quelque chose à me prouver à moi-même. J'ai pris un billet pour Oslo parce que c'était le moins cher. Je me suis dit "150 € aller-retour, ça devrait passer". J'avais tout un fantasme de faire des photos de fjords. Une fois là-bas, je m'y suis sentie extrêmement bien. À Gressholmen, j'ai pleuré de beauté pour la première fois de ma vie. Je n'ai pensé à rien pendant deux heures. J'ai su que ce moment-là ouvrait un nouveau chapitre de ma vie. J'ai eu l'impression d'arriver enfin au bout de toutes mes angoisses.

Il y avait quelques rudiments de l'album avant. J'avais rencontré Renaud Brustlein, de H-Burns, avant mon départ, et c'est lui qui a arrangé l'album. Mais la Norvège a été le déclic qui m'a permis d'être moi-même, imparfaite, sur ce disque.

Retrouvez Morgane Imbeaud
en Froggy's Session
pour 4 titres en cliquant ici !

 

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L'interview de Morgane Imbeaud (jeudi 5 novembre 2015)

En savoir plus :
Le site officiel de Morgane Imbeaud
Le Bandcamp de Morgane Imbeaud
Le Soundcloud de Morgane Imbeaud
Le Facebook de Morgane Imbeaud

Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


Laurent Coudol         
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"Du bonheur de donner" au Théâtre La Scala
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"La parure" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Looking for Jaurès" au Théâtre Essaïon
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"Van Gogh, deux frères pour une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
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"Majola" au Théâtre Essaïon
"Gisèle Halimi, une farouche liberté" au Théâtre La Scala
"L'odeur de la guerre" au Théâtre La Scala
"Le premier sexe" au Théâtre La Scala

Du côté de la lecture :

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"Hurlements" de Alma Katsu
"L'armée allemande 1870-1945" de Benoit Rondeau
"Le paradis des fous" de Richard Ford
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"Only lovers left alive" de Dave Wallis
"Amours manquées" de Susie Boyt
"Blackouts" de Justin Torres
"Emanciper ou contrôler" de Pascal Clerc
"Le débarquement de Provence" de Claire Miot
"Les présences imparfaites" de Youness Bousenna
"Seul restait la forêt" de Daniel Mason

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"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
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