Polychrome sounds from the underground
(Les disques Linoleum) avril 2020
"Sons polychromes du souterrain" serait la traduction la plus littérale du titre de cet album Polychrome sounds from the underground. Mais pour de vrai, la compilation est bien plus que ce que résume sa traduction.
Quatorze titres forment le spectre des ambiances sonores du fin fond du Pérou aux confins de la galaxie, des mélopées oubliées à vibratos corporels aux syncopes rythmiques des claviers minimalistes, en passant par l’émotion brute de l’inédit. Un album qui fait dire, ça, je n’ai jamais entendu, ou bien pas comme ça.
Autant d’artistes associent leurs talents sur ce Polychrome sounds from the underground, faisant des morceaux une alchimie de balades sonores et de swings holistiques. L’album est un tout, un ensemble d’unités corporelles réunies dans un corps, âme, muscles, os, émotions, chaque titre est indissociable de ses congénères. Les morceaux sont structurés dans l’objectif singulier d’atteindre une sorte de paroxysme de la musique souterraine. De celle qui parle aux tréfonds.
Tendance groove, alliance jazz, le projet est un joyeux florilège de ce que le saké ne fera pas si vous en abusez. Parce que vous ne serez pas malade, peut-être un peu ivre, voire un tantinet pompette, mais à peine, juste de quoi fermer les yeux pour ressentir les vagues vous traverser et vous emporter là où vous voulez. Sur la corolle d’une fleur, habitant de l’espace entre l’affiche et le mur, invisible pollen au vent ou bulle dans la mousse de champagne.
Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Baudelaire.
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