Après avoir terminé de la meilleure des manières sa trilogie avec le très prenant ouvrage La cage, chroniqué par nos soins l’an dernier, la fin de notre confinement aura été marqué par le retour la nouvelle reine du polar nordique, Lilja Sigurðardóttir.
Trahison, son nouveau titre, nous entraîne dans les méandres des réseaux sociaux et de la politique pour notre plus grand plaisir. Elle abandonne donc ses précédents personnages pour prendre un nouveau départ déjà couronné par le prix Icelandic Crime Fiction 2019. On pourrait se dire que cela n’est qu’un prix islandais, celui d’une petite île perdue au nord de l’Europe mais quand on sait le nombre d’auteurs de talent qui nous vient d’Islande pour les polars, on imagine que l’ouvrage doit avoir de bien grandes qualités.
Et le prix ne s’y trompe pas, l’ouvrage que nous propose l’auteure islandaise nous fait beaucoup penser à une superbe série que vous avez peut-être vue qui s’appelle Borgen, qui nous présentait les coulisses du pouvoir au Danemark avec une femme au pouvoir. Et dans l’ouvrage, c’est aussi une femme qui joue le rôle de personnage principal, une femme attachante qui doit faire face à des méchants insoupçonnables.
Cette femme, c’est Ursula qui accepte, après plusieurs missions humanitaires éprouvantes de remplacer au pied levé le ministre de la justice en attendant les prochaines élections. Elle découvre très vite que son administration n’est là que pour bloquer toutes ses initiatives.
Dès sa première intervention publique, elle devient la proie d’un cyberharcèlement menaçant et doit engager un garde du corps. Elle est également poursuivie par un SDF agressif qui sort d’un hôpital psychiatrique.
Catapultée dans ce nouveau monde, cible systématique d’attaques sur les réseaux sociaux, elle découvre aussi l’attitude faussement compatissante mais réellement méprisante de ses confrères politiques. Malgré tout cela, elle tente cependant de faire son travail tout en affrontant le stress post-traumatique résultant de ses missions humanitaires (en Afrique et en Syrie notamment) ainsi que sa culpabilité vis-à-vis de son mari et de ses enfants.
Ursula est certes entourée de gens en lesquels elle a confiance mais elle va vite se rendre compte que la trahison peut aussi venir de ceux qui lui sont les plus proches.
Construit autour de chapitres courts, ce nouvel ouvrage s’appuie sur un rythme rapide et une histoire particulièrement haletante qui fait qu’il se lit très rapidement (un peu plus que 300 pages). Et il faut dire que le milieu politique que nous dépeint l’auteur n’est pas beau à voir, fait de corruption, de coups bas, de complots et tant d’autres.
Ursula n’est évidemment pas à sa place dans ce monde politique pourri, elle qui a des idéaux et des valeurs, qui fait des promesses à des personnes rencontrées qui vont lui créer de nombreux problèmes. Peu à peu, elle se retrouve enserrée dans une sorte d’étau dont elle va devoir se dégager. Tout va être fait et mis en place pour la faire tomber mais elle trouvera la solution pour résister.
Alors voilà, je me suis régalé en lisant ce nouvel ouvrage de cette auteure islandaise particulièrement talentueuse. Je vous invite vivement à le lire aussi si vous aimez les polars nordiques. |