Alors que la France était en confinement et peu de temps avant que le gouvernement de Boris Johnson ne décide de confiner à leur tour les Britanniques, le groupe All We Are offrait sur YouTube un concert en direct, "Live ! from Vessel", sans public certes mais avec des palmiers en pot, pour présenter ses nouveaux morceaux. O joie d'entendre des musiciens jouer ensemble sur une même scène, et non en solo chacun devant leur ordinateur dans leur salon.
Et quelle n'était pas la surprise de constater que le groupe avait pris une orientation bien plus festive que sur son album précédent, ironiquement intitulé Sunny Hills. Le groupe le plus international de Liverpool, puisqu'il est composé d'une Norvégienne, d'un Irlandais et d'un Brésilien, mettait en avant les percussions pour se livrer à une sorte de trip-hop mâtinée de funk 80's.
Certes, le groupe reste timide, dansant les deux pieds dans la même chaussure. Le single "L is for Lose" sur une échelle en Move-Your-Ass-And-Your-Mind-Will-Follow-mètre qui va de Partenaires Particuliers à George Clinton, affiche un résultat très très en-deçà du Prime Minister Of Funk, et "Not Your Man" ne rivalisera pas avec "Rosalie" de Carlos aux soirées mousse du camping. Et c'est tant mieux.
All We Are demeure un groupe cérébral, même dans ses moments les plus délurés ("You know I want your body and you think I'm sexy. Like a piña colada, you're not gonna waste me" - "Not Your Man"). Le clip de "Bad Advice" se moque de ses influences eighties. "Heart of Mine" est brillamment produit par Dave McCraken (Ian Brown, Faithless) pour tirer la substantielle moelle dansante du morceau. Mais Liverpool ne sera jamais ni Saint-Tropez, ni les Baléares, même avec des palmiers en pot.
Vous souhaitez bronzer sophistiqué ? L'album à écouter cet été est sans conteste Providence de All We Are.